Malgré toutes les injonctions adressées par le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, l'Autorité de régulation des postes et des télécommunications persiste dans sa démarche. Le conflit opposant l'ARPT à Orascom Télécom Algérie, à propos de la dernière offre tarifaire Allo OTA, ne semble pas trouver d'issue. L'opérateur de téléphonie mobile a bien soumis à l'Autorité une proposition consistant en la transformation par OTA de l'offre tarifaire en offre promotionnelle temporaire dans l'objectif d'arriver à une issue au conflit. Néanmoins, cette proposition risque d'être rejetée par le conseil de l'ARPT. Il n'y a qu'à voir le dernier communiqué publié par l'Autorité qui continue d'insister sur le risque potentiel qui peut peser sur la concurrence. L'ARPT se porte comme défenseur des intérêts des opérateurs qui "ont beaucoup investi", au moment même où il est acquis dans le monde entier que l'intervention des autorités de régulation et de concurrence dans le domaine tarifaire est facultative et que ce sont les besoins du marché qui définissent ce genre de considérations. On pourrait même dire, dans ce contexte, que les opérateurs qui définissent une stratégie commerciale sur le long terme sont tout à fait préparés à faire face à n'importe quelle évolution du marché et même en tirer profit. En Algérie, les chiffres communiqués par les différentes entreprises installées sur le marché démontrent une évidence, à savoir que le potentiel est immense, les opérateurs sont largement bénéficiaires et ils peuvent donner plus au consommateur tout en continuant à se développer. Dans ce contexte, M. Haïchour a été clair. Les pouvoirs publics veilleront "à ce que les opérateurs évoluent dans un climat sain". Il a également indiqué qu'"il faut que l'ARPT prenne acte des messages du gouvernement et qu'elle puisse toujours trouver les meilleures issues possibles. Il faut que l'ARPT respecte le cadre réglementaire qui régit le marché concurrentiel des TIC au regard de la loi mais aussi au regard des engagements des opérateurs. Nous demandons à l'ARPT de ne pas aller dans un sens rigide et essayer d'être flexible et souple dans ses décisions tout en respectant la loi, en approfondissant l'étude des segments tarifaires des opérateurs, quitte à recourir à une expertise étrangère". Une manière pour le ministre de rappeler à l'ARPT qu'il lui est également interdit d'aller à contre sens de l'évolution du marché, car cela risque fort de nuire à l'attractivité de l'Algérie en matière d'investissements. Et pour preuve, le second opérateur de téléphonie fixe, Lacom, revoit déjà son engagement sur le marché algérien. Aussi, le lancement de la 4e licence de téléphonie mobile (licence 3G) risque-t-il de pâtir de ces événements. Il est vrai que le potentiel est là, mais l'expertise des autorités de régulation fait, semble-t-il, défaut. Désormais, tout opérateur réfléchira à deux fois avant de prendre des engagements.