Le président palestinien Mahmoud Abbas et l'envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient George Mitchell n'ont pas pu s'entendre sur la reprise des négociations directes entre les Palestiniens et les Israéliens au terme de leur rencontre à Ramallah, a déclaré mardi un responsable palestinien. "La rencontre était fructueuse, mais il n'y avait pas d'accord sur la reprise des pourparlers directs", a indiqué le principal négociateur palestinien Saëb Erakat. Les Etats-Unis font pression sur Abbas pour reprendre les négociations directes avec Israël suspendues depuis 2008 suite à une 'offensive de l'armée israélienne dans la bande de Gaza. M. Mitchell, qui abrite les négociations indirectes entre les Palestiniens et Israéliens depuis le mois de mai, est retourné dans la région pour essayer de faire avancer les discussions entre les deux parties. C'est sa première visite dans la région après que la Ligue arabe ait apporté en juillet son soutien aux négociations directes entre les Palestiniens et Israéliens. Selon M. Erakat, les Palestiniens sont prêts à reprendre les pourparlers directs avec Israël à condition de fixer le calendrier et les sujets de ces discussions. Israël s'est dit de son côté prêt à reprendre les pourparlers sans conditions préalables. Par ailleurs, Israël ne collaborerait pas avec une équipe d'enquêteurs onusienne au sujet du raid de la marine israélienne sur une flottille humanitaire destinée à la bande de Gaza, si ses soldats étaient auditionnés, a indiqué le porte-parole des services du Premier ministre mardi. La décision a fait partie d'une réponse à une déclaration du chef des Nations unies, Ban Ki-moon, démentant tout accord tacite empêchant les soldats ou les officiers israéliens impliqués dans l'opération d'être interrogés. Toutefois, M. Ban a confié aux journalistes plus tard dans la journée qu'"il n'y a eu aucun accord de ce type en coulisses". Le cabinet israélien a approuvé le 14 juin dernier le comité Turkel, une commission d'enquête formée pour enquêter sur le raid mené contre la flottille d'aide humanitaire à destination de Gaza le 31 mai dernier, qui s'est soldé par neuf victimes. L'Etat hébreu a toutefois refusé après d'autoriser au panel d'auditionner les soldats ou les officiers ayant pris part à l'opération, soulignant que l'armée était à même de mener l'enquête par elle-même. Neuf humanitaires ont trouvé la mort suite à de violents affrontements avec les commandos de la marine israélienne sur les quais d'un des navire de la flottille aux premières heures du 31 mai. Cependant, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a rencontré mardi les quatre membres de la commission d'enquête onusienne sur le raid israélien contre une flottille humanitaire turque destinée à Gaza le 31 mai. Co-présidée par l'ancien Premier ministre néo-zélandais Geoffrey Palmer et le président sortant colombien Alvaro Uribe, la commission comprend aussi l'Israélien Joseph Ciechanover et le Turc Ozdem Sanberk. "Les membres de la commission passeront les prochains jours à établir comment accomplir la mission et déployer leurs efforts", a indiqué un rapport de la rencontre. Le panel devrait publier son premier rapport sur le progrès de la mission d'ici le 15 septembre 2010. Le secrétaire général de l'ONU a souligné que les membres de la commission devraient rechercher "la plus grande collaboration" de la part des autorités turques et israéliennes. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 1er juin une déclaration présidentielle appelant à une enquête prompte, juste et transparente qui est conforme aux normes internationales.