La Réserve fédérale américaine (Fed, Banque centrale) a décidé mardi de conserver inchangé son taux d'intérêt directeur, à un niveau exceptionnellement faible entre zéro et 0,25%, promettant par ailleurs d'acheter davantage de titres du Trésor pour soutenir l'économie nationale. "Le rythme de la reprise en termes de production et d'emploi s'est ralenti ces derniers mois", a déclaré le comité de politique monétaire (Federal Open Market Committee ou FOMC), organe de décision de la banque centrale en matière de taux d'intérêts, à l'issue d'une réunion de politique ordinaire d'une journée. Cette position représente un ajustement majeur par rapport à celle que la Fed exprimait il y a un peu plus d'un mois, disant que la reprise économique se "poursuivait" et que le marché de l'emploi "s'améliorait progressivement". "Pour contribuer à soutenir la reprise économique dans un contexte de stabilité des prix, le Comité maintiendra inchangé le niveau de titres détenus par la Réserve fédérale, en réinvestissant les versements de principal de ses dettes d'agences et prêts hypothécaires d'agences en titres du Trésor à long terme", indique le communiqué. Pour rappel, le département américain du Commerce a publié ce vendredi 30 juillet les chiffres sur la croissance aux Etats-Unis. Le produit intérieur brut du pays a augmenté au deuxième trimestre de 2,4%. C'est le taux de croissance, le plus faible depuis l'été 2009. En effet, C'est la croissance molle aux Etats-Unis. Les chiffres sont tombés: 2,4% au deuxième trimestre contre 3,7% précédemment. Ils sont d'autant plus décevants que les analystes tablaient sur une croissance de 2,5% et que l'été 2009 avait marqué le début de la reprise de la première économie mondiale. Ces nouveaux chiffres sont toutefois à prendre avec précaution. La croissance est molle, certes, mais sur les deux trimestres précédents elle avait été fortement dopée. Entre-temps, les importations ont augmenté et les entreprises ont ralenti le déstockage de leurs produits. La consommation des ménages s'est également essoufflée par rapport à l'hiver. Pour accélérer la hausse du PIB, les Etats-Unis auraient peut-être besoin d'un nouveau plan de relance. Une perspective que le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, est prêt à envisager. Dans le document publié vendredi 30 juillet 2010, le Fonds monétaire international estime au contraire que de nouvelles actions de soutien de la part des autorités seront " nécessaires ". Ce rebond inattendu permet de limiter la dégringolade historique du PIB sur l'année, à -2,4%. L'économie américaine n'avait pas connu un tel recul depuis 1946. La Maison Blanche s'est félicité de ces chiffres, estimant qu'ils constituaient "la nouvelle la plus positive à ce jour" concernant la santé de l'économie américaine. Au quatrième trimestre, la croissance a été soutenue par la reconstitution des stocks des entreprises, la reprise des investissements et des exportations, note le Bureau fédéral des statistiques. De plus, les importations, qui sont déduites du PIB, ont ralenti. Ces facteurs ont compensé le ralentissement des dépenses fédérales et de la consommation des ménages.