Le président de la Banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a affirmé jeudi que son institution saurait piloter la sortie de crise et était "prête " à agir. Ben Bernanke a prononcé jeudi, au siège de la Réserve fédérale (Fed) à Washington, un discours sur la politique de la Fed concernant la sortie de crise. "Quand les perspectives économiques se seront améliorées suffisamment, nous serons prêts à resserrer la politique monétaire pour ramener finalement notre bilan à une configuration plus normale" a-t-il déclaré. La volonté de soutenir une économie en crise a fortement pesé sur les comptes de la Banque centrale américaine qui a vu son bilan comptable doublé en l'espace de deux ans entre août 2007 et août 2009. La politique de soutien au crédit et à la liquidité, qui s'est notamment traduit par un abaissement du taux directeur à quasi-zéro en décembre 2008, devrait ainsi progressivement disparaître en laissant place à une économie capable de poursuivre sa reprise de manière autonome. Le resserrement des vannes du crédit devrait sans doute avoir lieu dès l'apparition des premiers signes d'une reprise fondamentale de l'économie américaine. Le frein le plus puissant à un rebond durable semble être à l'heure actuelle la montée ininterrompue du chômage, la Fed prévoyant un taux de chômage à deux chiffres pour 2010 contre 9,8% actuellement. Cette perspective nourrit chez certains économistes la crainte que la Fed ne remonte trop tôt son taux directeur abaissé à quasi-zéro en décembre, d'autant que l'Australie est devenue mardi le premier pays économique d'importance à relever son taux d'intérêt depuis l'éclatement de la crise financière. Si Ben Bernanke a tenu à préciser que les programmes de soutien au crédit et à la liquidité à court terme allaient se dénouer d'eux-mêmes avec l'amélioration des conditions économiques, il a également souligner que "les titres financiers à long terme détenus par la Fed vont continuer d'augmenter à court terme" et ne seraient revendus que très progressivement. Il s'agit de titres émis par les organismes de refinancement hypothécaire parapublics et de bons du Trésor à long terme qui ont été rachetés, ou sont sur le point de l'être, afin de faire baisser le coût des emprunts immobiliers. Faire repartir le marché du logement, celui par laquelle la crise est arrivée, serait un geste fort pour l'économie américaine.
