Le ministère de l'Agriculture entend réorganiser le marché de la filière avicole. Ayant constaté des dysfonctionnements conjugués à la flambée frénétique des prix de la viande blanche à la veille du mois de Ramadhan, le département de l'Agriculture compte donner un coup d'éclat à la filière en réalisant le vœu exprimé maintes fois par ces professionnels. Selon des informations rapportées par les médias nationaux, le ministère de l'Agriculture a réuni la semaine dernière les professionnels et des opérateurs spécialisés dans la production et la commercialisation en vue de créer un Office interprofessionnel de la filière avicole. Cette démarche serait la résultante de l'instabilité du marché de la viande blanche et des multiples contraintes qui se dressent devant les vrais professionnels de la filière avicole. L'objectif de mettre sur pied cet office est de rechercher des mécanismes capables d'asseoir une stabilité des prix des produits de la filière avicole. Cet organisme se veut également un espace de concertation et d'action pour une meilleure organisation de la filière qui connaît un essor grandissant mais qui est aussitôt rattrapé par la situation dramatique que vivent les professionnels. La réorganisation du marché des viandes blanches tombe à point nommé, puisque les viandes blanches constituent l'une des viandes les plus consommées et les plus abordables pour le citoyen. La consommation annuelle de cette denrée très prisée du consommateur algérien est en constante augmentation. Mais la production locale ne suit pas la cadence. En fait, la filière est souvent confrontée à de grandes fluctuations des prix, qui ne profitent ni au consommateur ni à l'éleveur, mais, bien entendu, aux personnes étrangères à la filière. Les pertes périodiques de la production avicole sont aussi l'un des handicaps de ce marché, où la consommation moyenne est estimée à plus de 10 kg/habitant/an alors que celle des œufs est de l'ordre de 150 unités/habitant/an. Ainsi, les pertes de production sont estimées à plus de 40%. A cela s'ajoute la dépendance des importations concernant les aliments et les compléments nutritifs des bêtes, dont plus de 80% des matières premières proviennent de l'étranger. Il faut dire que, sans la réorganisation de cette filière par ses propres acteurs, les perspectives qui se profilent sont plutôt "sombres". Même les mesures de soutien prises par les autorités, notamment la suppression de la TVA sur les aliments de bétail, se sont révélées non profitable à ce marché. A cela s'ajoute le problème de la production à crédit par 95 % des aviculteurs et la volatilité du marché international qui induit des chocs irréversibles sur le marché intérieur. Les années à venir sont donc sombres si les acteurs de la filière, continuent à naviguer à vue.