Le baril de pétrole retrouvait, hier, des couleurs, avec un brut léger américain WTI qui se négocie 75,74$ l'échéance de septembre, un niveau relativement faible par rapport aux cours de ces derniers jours, mais qui représente un rebond d'une quarantaine de cents sur le plancher atteint vendredi, à 75,39$, un plus bas depuis le 12 juillet dernier. Le cours de l'or noir a cependant largement fluctué ce matin, notamment après la publication d'un PIB japonais du second trimestre en hausse minime, largement inférieure en tout cas aux prévisions des économistes. Le baril devrait être dépendant cette semaine des prochaines statistiques américaines, notamment celles concernant la production industrielle et l'utilisation des capacités en juillet, prévues demain 17 août. Les cours de l'or noir bénéficiaient notamment de l'appréciation de l'euro face au dollar, l'affaiblissement de la devise américaine rendant plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises. "Les prix du pétrole se reprennent un peu en ce début de semaine (...) La relative bonne tenue des Bourses asiatiques et un dollar plus faible apportent un mouvement de soutien aux prix", relevaient les analystes de Commerzbank. "Mais les gains restent tout de même limités", tempéraient-ils, soulignant notamment que l'annonce par le Japon d'une croissance économique moins forte qu'attendu au deuxième trimestre n'était pas de nature à rassurer les investisseurs. De fait, le marché peinait à se ressaisir nettement, sur fond de fébrilité des places boursières, alors que restaient fortes les inquiétudes sur un possible ralentissement de la reprise économique et d'une baisse de régime de la consommation pétrolière mondiales. "Les chiffres meilleurs qu'attendu du PIB (Produit intérieur brut) du deuxième trimestre en Allemagne et en France, publiés vendredi, ont échoué à contenir la dynamique déjà pessimiste du marché", observait quant à lui, Andrey Kryuchenkov, analyste du cabinet VTB Capital. Les opérateurs "restent davantage préoccupés par un ralentissement de la reprise mondiale au troisième trimestre, alors même que la Chine (perçue comme un moteur de l'économie mondiale, ndlr) elle-aussi en vient à voir sa croissance freinée", poursuivait l'analyste. Pour M. Kryuchenkov, "les incertitudes économiques continuent de hanter le marché du brut, avec des craintes de plus en plus fortes sur les perspectives de la demande mondiale, alors que subsistent les risques de rechute (de l'économie)". Les rapports mensuels de l'Agence internationale de l'énergie et de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), publiés la semaine dernière, confortaient la nervosité des investisseurs, faisant tous deux montre de prudence sur les évolutions de la demande dans les mois qui viennent. Alors que le franchissement à la baisse du plancher des 75,50 dollars "est clairement un facteur négatif" pour les cours, l'expiration à Londres ce lundi du contrat pour livraison à septembre "devrait ajouter encore un plus de pression" sur les prix, estimait par ailleurs Andrey Kryuchenkov.