Le consensus sur des insuffisances ne s'installe que quand c'est le Président lui-même qui dénonce celles-ci et reconnaît qu'aucun pays n'est à l'abri de crises.. Dès lors que le Président a fait son devoir d'avertir qu'il y a le risque de retourner au temps des " vaches maigres ", enfin s'installe le consensus et donc l'intérêt de se mobiliser pour en sortir ou du moins pour en diminuer les effets , encore faudrait-il que des ambitions personnelles ou partisanes adhèrent à ce consensus .Quelles limites seraient-elles atteintes au regard qu'en permanence c'est pratiquement le même constat qui revient constamment à l'ordre du jour, les mêmes bilans pour ce qui concerne les contraintes rencontrées et non résolues ? Certainement que les pouvoirs publics font tous leurs efforts et cela est visible sur le plan des discours et sur celui de l'action. Quelle " politique ", quel haut fonctionnaire ne voudrait pas que les programmes économiques soient menés jusqu'à l'atteinte des objectifs fixés ? Le fait que les constats ne varient pas trop, en ce qui concerne, par exemple, la résolution radicale des problèmes de développement ne relève pas fatalement de l'exacte vérité si on exclut que les travaux réalisés en matière d'infrastructures et d'eau sont des facteurs majeurs du processus de développement. Une constance du constat concerne le fait que pratiquement depuis longtemps, les populations croissent d'une façon irréversible et plus vite que les ressources hors hydrocarbures, même ces dernières marquant des pauses et de la régression durable. Sur quoi se basait le pouvoir de la décennie 80 pour expliquer que même s'il se produisait une crise économique dans le monde, notre pays en serait épargné ? Il se trouve même au lendemain de l'actuelle crise financière internationale pour dire précipitamment que notre pays en sera épargné, preuve étant que les attitudes nationales à l'égard de la crise mondiale n'ont pas changé alors que c'est un changement de mentalités par rapport au monde dont le pays a besoin. Combien de fois les opérateurs économiques et les pouvoirs publics n'ont-ils pas " condamné " l'économie informelle maintes fois dénoncée même par les commerçants installés et qui est parfois accusée de tous les maux, à savoir pas d'emplois, trop d'importations, des investissements qui ne participent pas du développement, un nord du pays étouffé par rapport au sud désertifié en plus par les populations, le désert qui gagne sur le Nord ? Voilà autant de remarques qui constituent également les axes de travail les plus importants du plan d'action. Y réussira-t-il ce plan d'action ? Le pouvoir d'achat n'en est pas des moins importants. Des points noirs de la conjoncture algérienne ? Certainement pas d'une conjoncture, mais d'une tradition depuis la crise financière de 1986 entrée en conjonction avec une baisse drastique des cours du baril de pétrole dans le contexte très durable où le fonctionnement de l'économie reposait et continue d'ailleurs à reposer sur les dépenses publiques, et donc les ressources en provenance de la vente des hydrocarbures. A des divergences trop marquées allant du refus de s'accorder du recul pour ne pas induire les autorités en erreur et donc pour que ne soient pas prises des décisions erronées, au constat radical de l'opposition qui joue son rôle en tentant de décrédibiliser le pouvoir en passant par ceux , parmi ceux qui soutiennent celui-ci, qui croient qu'il est de leur devoir et de leur intérêt de toujours nier les implications de la crise sur l'Algérie .