Lors d'une rencontre avec le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Halim Benattalah, l'accès à la propriété et à l'emploi ont été les principales préoccupations évoquées par des ressortissants algériens établis en Tunisie. A cette occasion, M. Benatallah a affirmé que sa visite vise à connaître les conditions de séjour et les conditions économiques et sociales de la communauté algérienne, tout en indiquant la disponibilité des autorités concernées à aider cette communauté à s'organiser et se prendre en charge par elle-même pour faire entendre sa voix. Les membres de la communauté nationale ont profité de cette occasion pour soulever le problème de la non-application de la convention d'établissement en ce qui concerne l'accès à la propriété et à l'emploi, en se demandant si la négociation en cours allait permettre aux Algériens une meilleure jouissance de leurs droits. "On ne peut pas vendre ni acheter un quelconque bien foncier", a affirmé une avocate algérienne qui a mentionné deux circulaires qui rendent non effective l'application des dispositions de la convention au bénéfice des Algériens, indique-t-elle. Elle a dévoilé également qu"'un grand nombre de ressortissants algériens se trouve dans l'impossibilité d'obtenir une carte de séjour même pour les Algériens de souche", "ceux qui peuvent l'obtenir ne bénéficient, en fait, que d'un récépissé de très courte durée qui les laisse dans la plus grande précarité", ajoute-t-elle. En outre, la fermeture du marché de l'emploi aux ressortissants algériens a été soulignée avec insistance, et ce dans tous les secteurs d'activités. "Du fait de leur nationalité", un grand nombre de ressortissants algériens n'arrivent pas à obtenir un emploi, y compris les diplômés de l'université tunisienne, a-t-on répété. "Cependant, le mariage mixte devenait le seul recours pour faciliter l'installation, obtenir un emploi ou exercer une profession libérale", a-t-on ajouté. Profitant ainsi de la présence de M. Benatallah, les ressortissants universitaires ont demandé à l'Etat de les "aider pour rentrer en Algérie du fait de l'absence de perspectives dans le domaine de l'emploi", tandis que d'autres ont souhaité une "démarche plus volontariste de l'Etat pour la mise en place d'un dispositif spécifique à même de faciliter leur retour et réinsertion en Algérie". A cet effet, M. Benatallah a affirmé que les discussions sur la nouvelle convention d'établissement "butent sur la question cruciale de l'emploi et l'accès à la propriété, ce qui est de nature à prendre du temps", a-t-il rassuré, invitant les membres de la communauté à adresser leurs requêtes à l'ambassade et au Consulat général "à charge pour eux de défendre au quotidien (leurs) droits économiques et sociaux, sans attendre les décisions futures découlant d'une convention d'établissement en discussion". Pour autant, M. Benatallah a également affirmé que le gouvernement algérien appliquait "en toute bonne foi, les dispositions de la convention d'établissement", relevant que "des Tunisiens en Algérie obtiennent normalement le renouvellement de leur carte de séjour jusqu'à une durée de 10 ans". Dans ce contexte, le secrétaire d'Etat a déclaré que 400 entreprises tunisiennes exercent en Algérie dans les domaines des services et du commerce "en toute liberté" et "sans entrave aucune". Pour rappel, les deux pays ont signé une série d'accords visant le renforcement de la coopération énergétique, notamment l'augmentation de la capacité d'interconnexion électrique, la distribution du gaz naturel dans les régions frontalières et l'augmentation de la quantité de GPL exporté vers la Tunisie. D'autre part, la coopération s'est élargie aux activités de prospection et de production des hydrocarbures, suite à la création de la société mixte Numhyd, en 2003, entre Sonatrach et l'Entreprise tunisienne des activités pétrolières (ETAP). Les échanges entre la Tunisie et l'Algérie connaissent, depuis quelques années, une évolution forte encourageante. Ainsi, les échanges ont augmenté de 460 millions de dollars en 2006 à plus de 1.2 milliard de dollars en 2008. Ces échanges concernent une variété de plus en plus riche de produits et services. Malgré la conjoncture économique mondiale défavorable, les échanges commerciaux ont maintenu leur niveau au cours du premier semestre 2009 par rapport à la même période de l'année précédente. La conclusion de l'accord commercial préférentiel entre l'Algérie et la Tunisie le 4 décembre 2008, ainsi que l'adhésion de l'Algérie à la Convention arabe de libre-échange depuis le 1er janvier 2009, confortent l'impulsion des échanges commerciaux et la diversification de leurs structures. Les investissements communs algéro-tunisiens ont connu une croissance et une dynamique soutenues. La Tunisie compte plus de 60 projets en Algérie, tandis que le nombre de projets algériens en Tunisie s'élève à 31. De nouveaux créneaux s'offrent à ces investissements, comme le secteur bancaire ainsi que l'électronique et les technologies de l'information. Animés par l'esprit du bon voisinage et de l'exploitation optimale des réseaux routiers dans l'intérêt des deux pays, six jonctions de routes nationales sont au stade d'être terminées. Par ailleurs, les deux parties se sont mises d'accord sur le point de jonction des réseaux d'autoroutes des deux pays.