Les gouvernements des États et administrations locales aux États-Unis sont confrontés à des difficultés financières considérables, entre le recul de leurs recettes lié à la récession et l'augmentation des besoins de leurs services, a déclaré lundi un haut responsable du Trésor. "Les gouvernements des États et administrations locales ont été particulièrement frappés par la récession", a déclaré Alan Krueger, secrétaire adjoint à la politique économique au sein du département du Trésor, lors de la conférence annuelle de la National Association of State Treasurers à Williamsburg en Virginie. "Les troubles des marchés du crédit ont eu pour conséquence l'impossibilité pour les États d'émettre des emprunts municipaux à des taux raisonnables. De plus, le recul de l'activité économique a entraîné une baisse des recettes fiscales", a-t-il ajouté. Les recettes des fonds d'administration générale des États sur l'exercice 2010 qui prend fin en septembre, devraient selon les prévisions être inférieures de 10,6% à leur niveau de 2008, selon la National Association of State Budget Officers. Les recettes des États devraient connaître une augmentation de seulement 3% environ l'année prochaine, contre une hausse prévue à près de 14% pour les recettes fédérales sur la même période. "Les fluctuations des recettes des États et administrations locales suivent généralement avec un retard celles des recettes fiscales, que ce soit en période de récession ou de reprise, ce qui est du en partie au fait que les recettes des États dépendent davantage des taxes de vente perçues et que les tendances de consommation s'ajustent de manière plus lente que les revenus", a expliqué M. Krueger. Par ailleurs, une forte minorité au sein du comité de politique monétaire de la banque centrale des Etats-Unis (Fed) est insatisfaite de sa dernière décision de réactiver un dispositif de soutien à l'économie, affirme mardi le Wall Street Journal. Le quotidien new-yorkais a obtenu d'un des participants à la réunion du 10 août, au siège de la Fed à Washington, de lui résumer les positions des membres de ce comité lors du débat sur les mesures à prendre pour aider la croissance. "Au moins sept des dix-sept responsables de la Fed réunis autour de l'immense table de la salle du conseil, faite d'acajou du Honduras et de granit, se sont exprimés contre ou ont fait part de leurs réserves", a indiqué le journal. Cependant, le Trésor américain a annoncé lundi avoir émis des obligations à 30 ans indexées sur l'inflation à un prix historiquement élevé, montrant l'intérêt des investisseurs pour la dette de l'Etat fédéral et une protection contre la hausse des prix à long terme. Le Trésor a adjugé 7,2 milliards de dollars de ces obligations, avec un rendement maximal de 1,768%, et médian de 1,715%. C'est un record, très loin du précédent établi lors de la précédente émission, en février (rendement médian de 2,145%). Le Trésor n'avait pas proposé ce type de titre, qui présente pour lui un certain risque, entre 2001 et 2010. Les obligations indexées sur l'inflation ont pour caractéristique de voir le principal (le montant dû sans les intérêts) évoluer avec l'indice des prix à la consommation. Si l'inflation augmente, elles peuvent s'avérer un excellent investissement, et être très coûteuses pour l'émetteur. En revanche si l'inflation se maintient faible, le rendement sera négligeable pour des acheteurs à de tels prix.