Le roi Albert II de Belgique a refusé la demande de démission d'Elio Di Rupo, président du Parti socialiste (PS) francophone et préformateur du gouvernement fédéral, selon un communiqué de presse rendu public par le Palais royal dimanche soir. Le souverain a eu un entretien de trois heures dimanche soir avec M. Di Rupo, désigné le 9 juillet dernier pour la préformation d'un nouveau gouvernement fédéral, suite à l'échec des efforts de Bart De Wever, président de la Nouvelle Alliance flamande (N-VA), d'aboutir à un compromis entre francophones et néerlandophones sur les réformes institutionnelles de l'Etat. Le roi lui a demandé de poursuivre sa mission, en particulier sur la solution au dossier de l'appartenance de Bruxelles-Hal- Vilvorde (BHV) aux francophones ou aux néerlandophones, le refinancement de Bruxelles, les modalités de préparation de la nouvelle loi de financement sur base des 12 principes convenus, et sur les liens entre ces trois sujets afin de rétablir la confiance entre négociateurs, précise le communiqué de presse du Palais royal, avant d'ajouter que M. Di Rupo a accepté de poursuivre sa mission. Selon M. Di Rupo, sur les sept partis participant aux négociations, deux n'ont pas répondu positivement à son appel. Il s'agit de la N-VA et des Chrétiens Démocrates flamands (CD&V), les deux plus importantes formations politiques en Flandre. Dans le communiqué, M. Di Rupo a déclaré qu'il resterait " disponible pour toute proposition d'un des partis associés à la préformation, susceptible de relancer les discussions au départ du cadre qu'il avait formulé". Ainsi, Elio Di Rupo s'est adressé aux Belges, ce lundi midi en conférence de presse, dans un discours où il a dressé l'état des lieux des négociations et de sa mission de préformation. Il a surtout mis le doigt sur l'impossibilité de trouver un compromis qui se transformerait en un accord clair et équilibré. Il a appelé les partis à la raison, pointant du doigt le rôle de la N-VA et mettant le parti devant ses responsabilités. Si le préformateur est convaincu que tout est à portée de main pour conclure un accord, il a également mis en garde les partenaires de la négociation contre un chaos politique tout proche. Elio Di Rupo a dressé un constat, à ce stade, les partis autour de la table ne sont pas arrivés à un compromis. Sa mission de préformation revenait, selon lui, à concilier les points de vue des sept partis, avis qui auraient été inconciliables. Un aveu d'échec qu'Elio Di Rupo s'est attardé à détailler à la population. Il a relevé plusieurs points, notamment le fait que le transfert de compétences du fédéral vers les entitées fédérées relevait d'un budget de 14 milliards. Un enjeu majeur, qu'il ne peut prendre à la légère et pour lequel il a informé avoir demandé aux partis de désigner chacun une personne de haut niveau dans ce domaine afin de développer le frileux dossier du transfert des compétences. Leurs propositions pourraient ainsi "ouvrir le débat" et donner naissance à une "nouvelle méthode de financement". Le préformateur a rappelé l'importance de l'évaluation "en toute objectivité" des conséquences que ce tournant majeur aura pour chaque part de la population. Le préformateur a souligné que les recettes fiscales ainsi que les dépenses sont des points essentiels pour l'avenir du pays. Et qui dit avenir de la Belgique dit avenir de l'ensemble des Belges, Wallons, Flamands, Bruxellois confondus. Il a donc ici mis l'accent sur la solidarité entre Belges et sur le fait que la loi de financement affectera tout un chacun.