Photo : M. Hacène De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Ramadhan a bouclé sa première décade. Les différents souks après avoir stimulé la tentation des consommateurs ont imposé sans peine leur diktat : la mercuriale a grimpé et est demeurée fixe. Les inspections des services de contrôle sur le terrain ont entériné cette idée de commerce libre. Ce qui grossit les caisses des vendeurs indélicats. Alors que le rapport offre-demande constitue l'autre fragilité dans la maîtrise des variations injustifiées des prix sur les produits notamment les viandes blanche ou rouge. Une situation qui contraint les petites bourses à revoir à la baisse leurs achats, n'est-ce pas que le mois sacré a démarré en flamme … et la rentrée sociale frappe aux portes ? C'est presqu'un défi auquel doit faire face la population smicarde...Et même plus. Avec une dégradation accrue du pouvoir d'achat, le simple citoyen ne sait plus sur quel pied danser pour coordonner ce tempo onéreux à trois temps : Ramadhan, rentrée scolaire et Aïd El Fitr. Pour certains ménages, le recours au crédit demeure la seule alternative pour jeûner dans des conditions plus ou moins confortables. «On pourra dire sans ambages que l'on a épuisé …beaucoup de notre budget durant cette première semaine de Ramadhan. Il nous faudra serrer la ceinture pour parvenir à terminer le mois sans crédit d'autant que l'Aïd et la rentrée sociale constitueront d'autres dépenses qui ne sont pas des moindres», avoue un père de famille. Par ailleurs, la suppression du crédit à la consommation a été perçue tel un déséquilibre dans la tirelire pour des familles qui l'ont adopté dès sa mise en application par les banques lors de ces dernières années. Toutefois pour d'autres qui ont versé dans les retards de payement et autres pénalités, elles lui reconnaissent ses «bienfaits» dans pareille circonstance, mais en gardent son impact négatif. Fête et rentrée sociale existent partout ailleurs. En Algérie, elles interviennent dans une atmosphère d'appréhension et de stress à cause de la sempiternelle problématique liée à la spéculation que les pouvoirs publics peinent à harmoniser malgré les efforts consentis et des actions ont été mises en branle par le ministère du Commerce et ses démembrements locaux. Un petit tour dans différents magasins suffit pour se rendre compte que la fête de l'Aïd et la rentrée scolaire sont d'ores et déjà préparées. Effets vestimentaires, trousseaux scolaires sont exposés et des nouveaux points de vente ont été créés pour ratisser large ! A chaque jour suffit sa dépense ? Assurément non dans la majorité des villes. Les commerçants devancent les événements pour vendre plus et peu leur importe le pouvoir d'achat si la clientèle ciblée est satisfaite. Les regards sont désormais braqués sur le Croissant-Rouge algérien et les autres associations caritatives qui comme à l'accoutumée préparent leur «quota» en faveur des enfants nécessiteux. La direction sociale, la wilaya et le ministère ont témoigné de leur soutien en perspective du tandem rentrée scolaire-Aïd El Fitr. Un remake qui au fil des années n'a pas pris le dessus sur le déficit enregistré dans le porte-monnaie des Algériens surtout lésés. La copie de la solidarité est à revoir en partie dans la révision du pouvoir d'achat. L'Algérien stresse et son budget le malmène !