L'année 2012 marquera le retour de l'investissement mondial qui pourrait retrouver son record de 2007. Près de 2 000 milliards de dollars d'investissements, sont prévus dans le monde en 2012. "Les investissements directs étrangers (IDE) devraient reprendre graduellement de la hauteur cette année avant de véritablement redécoller l'an prochain et en 2012", révèle une enquête publiée par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced. L'étude en question, effectuée auprès de 252 multinationales et agences de promotion économique, fait état d'un grand optimisme des investisseurs. L'enquête de la Cnuced montre que les multinationales sont de plus en plus optimistes. 47% des multinationales étaient pessimistes, l'an dernier, contre 36% actuellement pour 2010. Pour l'année 2011, les firmes interrogées sont à 47% optimistes. En revanche pour 2012, les perspectives sont meilleures (62% d'optimistes). En outre, plus de 58% des sondés ont affirmé qu'ils vont augmenter leurs investissements à l'étranger en 2011 et 2012. Selon les experts de la Cnuced, les IDE pourraient atteindre les 1200 milliards de dollars en 2010, en reprise par rapport à l'année 2009 durant laquelle ils ont atteint 1000 milliards de dollars. En 2011, avec une croissance mondiale de 3,2%, les IDE devraient se situer dans une fourchette de 1300 à 1500 milliards de dollars pour atteindre les 1600 à 2000 milliards de dollars en 2012 et donc dépasser le record de 2007 (1800 milliards). Les pays émergents : destination privilégiée L'optimisme ainsi revenu, la distribution géographique des investissements montrent les pays qui ont le mieux résisté à la crise et, surtout, ceux qui ont le premier rôle pour s'en sortir. D'ailleurs sur les quinze principales destinations d'investissement pour la période allant jusqu'à 2012, neuf relèvent de cette catégorie de pays. Ces derniers sont essentiellement les pays émergents. Les pays en développement et en transition vers l'économie de marché se sont, en effet, confirmés être des destinations de choix des dépenses en capital. La Chine est le pays qui bénéficiera le plus de cet accroissement entre 2010 et 2012, suivie de l'Inde, du Brésil, des Etats-Unis et de la Russie. "Les quatre principaux pays en développement que sont la Chine, l'Inde le Brésil et la Russie figurent pour la première fois dans le palmarès des cinq premiers pays destinataires d'investissements étrangers", notent les auteurs du rapport. Le Mexique remonte de la 12e à la 6e place. La France demeure 14e, derrière le Royaume-Uni (7e) et l'Allemagne (10e). Notons que tous les secteurs ne bénéficieront pas, toutefois, de ce redressement. "Les perspectives sont meilleures pour le secteur primaire et pour les services, que pour l'industrie", précise les rédacteurs du document. Du côté de l'industrie, l'automobile, la chimie, l'électronique et la métallurgie, pénalisées par d'importantes surcapacités, ont donc réduit leurs programmes d'investissements. En revanche, les secteurs de la pharmacie, de l'alimentation, des boissons et du tabac, moins affectés par la crise, n'ont pas cessé d'investir. Du côté des services, ce sont surtout les entreprises de télécommunications, de services aux collectivités (distribution d'eau, de gaz ou d'électricité) ou aux particuliers, comme les services de santé, qui continuent le plus d'investir à l'étranger.