La violence a redoublé d'intensité à Baghdad, où les attentats se sont multipliés hier faisant 35 tués et 63 blessés. En outre, le courant Sadr a annoncé qu'il se retirerait du gouvernement aujourd'hui, pour appuyer sa demande d'un calendrier de retrait des forces US d'Irak. Hier matin à Baghdad, un double attentat a tué 10 hommes, 5 femmes et 3 enfants, et fait 35 blessés. Parallèlement, un kamikaze s'est fait exploser dans un minibus faisant 6 morts et 10 blessés. En soirée, 11 personnes ont été tuées et 18 blessées dans l'explosion d'un bus piégé. Cette série d'attaques survient au lendemain d'une journée sanglante qui a fait plus de 60 morts dans des attentats-suicide à Kerbala et à Baghdad. Dans un bilan révisé à la hausse hier, les autorités sanitaires de Kerbala ont fait état de 42 morts et 224 blessés. Un couvre-feu instauré dans la ville après l'attentat a été levé hier matin. À Mossoul, 2 attaques au camion piégé contre une base de l'armée irakienne ont fait 4 morts et 16 blessés. À Baiji, 2 policiers ont été tués dans l'attaque du convoi d'un général de l'armée irakienne, qui a été légèrement blessé. Un policier a également péri dans une attaque à Tikrit, et un homme et une femme ont été tués à Iskandariyah dans des échanges de coups de feu. Par ailleurs, une alliance de groupes sunnites chapeautée par la branche irakienne d'el-Qaëda a annoncé samedi sur Internet avoir enlevé 20 soldats et policiers irakiens, menaçant de les tuer sous 48 heures si leurs revendications de libérer des " sœurs musulmanes sunnites emprisonnées au ministère " de l'Intérieur n'étaient pas satisfaites. Cette information n'a pas été confirmée par les autorités irakiennes. Le ministre britannique de la Défense, Des Browne, a annoncé que 2 hélicoptères britanniques se sont écrasés au nord de Baghdad, tuant 2 soldats et blessant 4 autres. La chute des hélicoptères est due à un accident, a précisé M. Browne. " Il y aura bien sûr une enquête sur les causes précises (de l'accident) ", a ajouté le ministre. En outre, les corps de 6 conducteurs de camions-citernes transportant du pétrole, parmi lesquels 5 Iraniens, ont été découverts hier dans la province de Diyala, à proximité de la frontière iranienne Sur le plan politique, le courant de l'imam radical chiite Moqtada Sadr a déclaré hier qu'il se retirerait aujourd'hui du gouvernement, pour appuyer sa demande d'un calendrier de retrait des forces américaines d'Irak. " Nous annoncerons notre retrait du gouvernement demain (aujourd'hui lundi) ", a déclaré Saleh Hassan Issa al-Ighaili, un député du groupe, ajoutant néanmoins que le mouvement continuera à participer aux séances du Parlement. Cette initiative ne devrait pas entraîner la chute du gouvernement, mais pourrait créer des tensions au sein du cabinet d'union nationale du Premier ministre Nouri al-Maliki, fragile et dominé par les chiites, majoritaires en Irak. Moqtada Sadr, dont le mouvement a six ministères au gouvernement d'union nationale et 32 députés sur 275 au Parlement, avait menacé jeudi de se retirer du gouvernement après des déclarations de M. Maliki qui avait écarté l'idée d'établir un calendrier de retrait des troupes US.