La loi de finances complémentaire pour 2010, publiée la semaine dernière dans le Journal officiel, reconduit l'obligation de recourir au crédit documentaire comme seul moyen de paiement des opérations de commerce international mais introduits certains allègements. Ainsi, le nouveau texte précise que le paiement des importations s'effectue obligatoirement au moyen du seul crédit documentaire. Toutefois, sont dispensées du recours au crédit documentaire les importations d'intrants et de pièces de rechange réalisées par les entreprises productrices, à condition que ces importations répondent exclusivement aux impératifs de production et que les commandes cumulées annuelles opérées dans ce cadre ne pourraient excéder le montant de deux millions de dinars (2.000.000 DA) pour la même entreprise. Aussi, les importations de services sont exemptées de cette obligation. Néanmoins, ces allègements ne semblent pas satisfaire le patronat. Dans ce sens, le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Naït Abdelaziz, a indiqué, hier, lors du forum économique de la chaîne I, être déçu quant au volume des importations autorisées en transfert libre plafonné à 2 millions de dinars par an. "Lors de nos concertations avec le gouvernement, le patronat a demandé l'autorisation des entreprises productives à importer des pièces de rechange et autres intrants à raison de 2 millions de dinars en financement libre par trimestre et non pas par année", a-t-il déclaré. Naït Abdelaziz a, dans ce sens, réitéré son appel au gouvernement à faire la distinction entre les entreprises productives (les PME/PMI notamment) qui importent des matières premières et autres équipements pour des besoins de production et les autres commerçants qui importent pour la revente en l'état. En réponse aux doléances du président de la CNPA, le représentant du ministère des Finances, intervenant lors de cette émission, a expliqué qu'"à l'avenir, le gouvernement peut prôner d'autres allégements qu'il jugera dans l'intérêt des entreprises productives et de la production nationale ". Rappelons, dans ce sens, que des mesures contraignantes ont été mises en œuvre depuis 2009 par le gouvernement en vue de réguler le flux des importations. Il faut noter, par ailleurs, que les importations ont atteint un volume global de 22,983 mds de dollars, contre 24,195 mds de dollars durant les sept premiers mois de 2010, soit une baisse de 5,1%, selon les chiffres du Cnis. Tous les groupes de produits ont enregistré des hausses à l'import, à l'exception des biens alimentaires et des demi-produits qui se sont affichés en baisse à, respectivement, -9,01% et -3,14%. Les biens d'équipements industriels importés occupent le premier rang avec une part de 41,62% du volume global (9,556 mds de dollars), suivis du groupe demi-produits (5,893 mds de dollars), des biens alimentaires (3,465 mds de dollars), des biens de consommation non alimentaires (2,732 mds de dollars), des produits bruts (787 millions de dollars), des produits énergétiques et lubrifiants (351 millions de dollars) et des équipements agricoles (190 millions de dollars).