Le pétrole brut léger américain a terminé en baisse pour la quatrième séance consécutive vendredi sur le marché new-yorkais, pénalisé par la baisse inattendue du moral des ménages américains selon les premiers résultats de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan. Le contrat octobre, qui arrivera à échéance mardi, a fini sur une perte de 91 cents, soit 1,22%, à 73,66 dollars le baril. Il s'était auparavant échangé entre 72,75 et 75,25 dollars. Sur la semaine, il a abandonné 2,79 dollars, soit 3,65%, sa plus forte baisse en pourcentage depuis la semaine au 13 août. Au moment de la clôture du New York Mercantile Exchange, le contrat novembre sur le Brent cédait 35 cents (-0,45%) à 78,13 dollars. Les prix du baril ont accéléré leur recul vendredi après la publication d'un indice de l'Université du Michigan montrant une chute de la confiance des consommateurs américains, dégringolée en septembre à son plus bas depuis août 2009, avivant les inquiétudes sur la vigueur de la reprise aux Etats-Unis. Par ailleurs, les cours pâtissaient toujours de la réouverture annoncée par le fournisseur d'énergie canadien Enbridge de son oléoduc 6A transportant du brut canadien vers les raffineries du Midwest américain. La fermeture de l'oléoduc, qui convoyait un tiers du brut en provenance du Canada, premier fournisseur des Etats-Unis, avait affolé le marché jusqu'en début de semaine, faisant bondir les cours new-yorkais, et creusant l'écart entre les prix du WTI et ceux du Brent échangé à Londres. "Maintenant que les cours du brut se sont réajustés au niveau d'avant l'incident, on peut s'attendre à ce que l'attention des investisseurs se porte de nouveau sur des facteurs exogènes" au marché pétrolier comme les marchés d'action et des changes", commentait Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix. Les opérateurs surveillaient également le passage de l'ouragan Karl, qui générait des rafales de près de 200 km/h, dans l'extrême Sud du golfe du Mexique. Il devait toucher les côtes mexicaines vendredi. Selon les analystes de Commerzbank, la compagnie nationale Pemex a suspendu la production de 14 plates-formes pétrolières de petite taille, et les deux plus grands ports du pays ont été fermés par mesure de précaution. Le Mexique est le troisième exportateur de brut vers les Etats-Unis, après le Canada et l'Arabie saoudite. Mais la crainte d'une interruption de production ou d'une baisse des exportations vers les Etats-Unis peinaient à stimuler les prix du brut. "Les importations américaines de pétrole pourraient continuer à baisser cette semaine", mais ce recul devrait "être compensé par la réouverture de l'oléoduc entre le Canada et les Etats-Unis", tempéraient les analystes de Commerzbank. "Il est donc peu probable que la baisse des stocks se poursuive et les prix du brut devraient se trouver sous pression dans les jours à venir" à New York, soulignaient-ils.