Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, a estimé qu'il est temps de recourir au potentiel national, notamment les jeunes diplômés au lieu de chercher chez les étrangers pour procéder à la construction de logements. Ainsi, il a appelé, dimanche passé de Ghardaïa, les jeunes diplômés à créer des entreprises de travaux de construction, afin de faire face au déficit d'entrepreneurs, notamment dans les wilayas du sud du pays. Intervenant en marge d'une visite d'inspection effectuée dans la wilaya de Ghardaïa, le ministre a estimé que l'enveloppe pour les investissements publics, totalisant 286 milliards de dollars pour le quinquennat 2010-2014, "doit inciter les jeunes à créer des entreprises, à créer de l'activité et donc de la croissance". Le secteur de l'habitat a bénéficié d'une enveloppe conséquente de 3700 millions de DA au titre de ce quinquennat, à même de "contribuer largement à l'absorption du chômage chez nos jeunes, notamment dans les zones déshéritées", a souligné Noureddine Moussa. "Il est inadmissible de recourir en permanence aux entreprises étrangères pour construire nos propres logements", a soutenu le ministre de l'Habitat, avant de souligner "nous lançons un appel aux jeunes pour monter des entreprises de construction et contribuer, par la même, à la construction des logements pour nos concitoyens et à la création d'emplois pour d'autres jeunes". Il a précisé, à ce propos, que c'est "un investissement sûr où les programmes sont au préalable définis et l'argent mobilisé". Abordant la question de la disponibilité des matériaux de construction sur le marché national, le ministre a tenu à rassurer les entrepreneurs, soulignant que l'achèvement des travaux sur le tronçon ouest de l'autoroute Est-Ouest, grande consommatrice de ciment, "va résoudre le problème définitivement", rappelant que l'Etat a importé un million de tonnes de ciment. "Les matériaux de construction, notamment le ciment, sont disponibles en quantités suffisantes sur le marché", a-t-il dit. "Avec le secteur de l'habitat et de la construction, on peut créer de nombreux emplois, directs et indirects, et réduire le chômage chez nos jeunes", a estimé le ministre. Pour l'actualité du secteur de logement dans la wilaya de Ghardaïa qui a connu de terribles inondations en octobre 2008, il a réaffirmé l'engagement de l'Etat de prendre en charge tous les sinistrés éligibles. "Avant la fin de l'année en cours, tous les sinistrés des inondations seront relogés définitivement dans les habitations en dur notamment dans des logements (LSL) ". Cet engagement a été pris en marge d'une visite d'inspection des logements devant recevoir les sinistrés, implantés dans les sites de Oued Nechou, Daya Ben Dahoua et Metlili. Le ministre a précisé que ces logements seront livrés au fur et à mesure de leur achèvement. Il a rappelé les efforts déployés par l'Etat pour la prise en charge des sinistrés des inondations de Ghardaïa, notamment la mobilisation de plus de 6 milliards DA pour le relogement des sinistrés dans des habitations en dur. M. Moussa a présidé une cérémonie de remise des clés à 826 familles, dont 270 sinistrés de Oued Nechou, Daya Ben Dahoua et Metlili. Evoquant le programme d'urgence élaboré par le gouvernement pour la prise en charge de ces sinistrés, le ministre a signalé que 2.000 logements de type public locatif et 3000 autres de type rural, destinés au relogement définitif des sinistrés de Ghardaïa, sont en cours de réalisation. Revenant sur la catastrophe qui a touché la région , le ministre souligne que "l'urbanisation accélérée, incontrôlée et anarchique est à l'origine des dégâts importants enregistrés dans différentes villes du pays", et pour cela il préconise comme solution l'éradication de toute construction dans des zones à risques. ''L'expérience vécue à Ghardaïa doit être capitalisée pour la gestion des catastrophes naturelles sur l'ensemble du territoire national'', ajouta-t-il. Au cours de la cérémonie de remise des clés, plusieurs bénéficiaires ont exprimé leur gratitude et satisfaction quant à leur prise en charge durant la période ayant suivi les inondations. Le ministre avait inspecté, auparavant, le projet de réhabilitation du boulevard du 5 Juillet affecté par les inondations d'octobre 2008 et dont le coût de restauration est estimé à plus de 140 millions de DA.