Les pays exportateurs de pétrole ont décidé mercredi de ne pas toucher à ses objectifs de production. Ses quotas, qu'elle dépasse déjà, restent donc fixés à 24,84 millions de barils par jour, un niveau inchangé depuis leur dernière baisse en décembre 2008. Le cartel estime que l'augmentation attendue de la demande mondiale cette année avec la reprise économique devrait simplement éponger les excédents actuels. Par ailleurs, les stocks d'essence ont reculé plus fortement que prévu la semaine dernière, baissant de 1,7 million de barils, là où les économistes avaient anticipé un repli de 800.000 barils. Même chose pour les réserves de produits distillés, qui incluent le fioul domestique, avec un diminution de 1,5 million de barils contre une prévision d'un recul de 1,1 million. En revanche, les stocks de brut ont progressé d'un million de barils, en ligne avec les attentes. Il faut noter que les prix du pétrole montaient hier à l'ouverture du marché à New York, soutenus par un nouvel accès de faiblesse du dollar au profit des matières premières, libellées dans la monnaie américaine. Vers 13H10 GMT (15H10 HEC), sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre s'échangeait à 75,92 dollars, en progression de 74 cents par rapport à la veille. "La corrélation (des prix du pétrole) avec le dollar est importante. Dans un environnement d'assouplissement monétaire, c'est encore plus fort", a souligné Phil Flynn, de PFG Best Research. Le dollar reculait de nouveau vendredi, en particulier face à l'euro qui s'échangeait à plus de 1,3440 dollar. L'affaiblissement de la monnaie américaine s'est accéléré depuis mardi, jour où la Réserve fédérale a laissé la porte ouverte à des mesures supplémentaires d'assouplissement quantitatif. "Ces derniers jours, après ce signal vers plus d'assouplissement, le marché pétrolier a lutté contre des éléments fondamentaux très baissiers, et ne s'est pas montré aussi sensible que les autres matières premières. Mais les prix du pétrole se sont ajustés aux niveaux très négatifs des stocks aux Etats-Unis, et l'on se conforme à nouveau à la corrélation dollar-pétrole", a expliqué Phil Flynn. Le rapport hebdomadaire sur l'état des réserves de brut et de produits pétroliers du département américain de l'Energie avait en effet poussé le prix du baril à la baisse, avant que celui-ci ne reparte en hausse en fin de semaine. Le marché pétrolier était également soutenu par des indicateurs économiques meilleurs qu'attendu, à l'image de la nette hausse du baromètre Ifo de confiance des entrepreneurs allemands et du recul moins fort que prévu des commandes de biens durables aux Etats-Unis. Mais des indicateurs faibles en Amérique du nord pourraient tout aussi bien soutenir le marché pétrolier, a estimé Phil Flynn, accroissant la possibilité de mesures de relance supplémentaires et donc la faiblesse du dollar. Un dollar faible renchérit le pouvoir d'achat des investisseurs munis d'autres devises et en incite certains à chercher refuge contre l'inflation dans des actifs tangibles, comme les matières premières. Les participants du marché surveillaient par ailleurs l'évolution de la tempête tropicale Matthew, qui se dirigeait vers l'Amérique centrale. Dans le but d'élargir ses investissements dans des projets de prospection, de production, de transformation, de stockage et de commercialisation de pétrole et de gaz.