Le réseau Anima vient de publier une étude consacrée à la gestion des flux issus des transferts des migrants de la rive Nord vers la rive sud de la Méditerranée. Il ressort de cette étude que pour ce qui est du cas particulier de la Diaspora algérienne se caractérise par une relation quasi exclusive avec la France. aussi, le mouvement des capitaux sur cet axe, constitue un des flux majeurs de la zone euro méditerranéenne, il est certainement l'un des plus difficiles à cerner. Ce n'est pas l'origine des transferts qui pose problème car, selon la Banque Centrale d'Algérie, citée dans l'étude FEMIP-Ecorys17, 90 % des transferts d'argent arrivant en Algérie proviennent de France, reflétant l'implantation majoritaire des migrants algériens. Néanmoins, cet axe se caractérise par la diversité des montants avancés. Selon Anima, la principale raison à cette situation est que, plus que partout ailleurs dans la zone, le secteur informel domine. Les raisons à cette situation sont nombreuses . la principale étant que l'offre formelle est très limitée. Alors que ce corridor est certainement un des plus importants en volume dans la zone, il est paradoxalement l'un des plus chers. Le tableau comparatif des coûts établi par l'Agence Française de Développement ne fait état que des transferts cash à cash. Ce coût élevé s'explique par une offre très réduite : les banques algériennes ne possèdent pas d'agences en France, les banques françaises ont peu d'agences en Algérie, laissant libre champ à des agences de transferts telles que Western Union et Moneygram. Aussi, le marché du taux de change parallèle est très actif. La masse monétaire qui circule hors des circuits bancaires est évaluée à 700 milliards de dinars (soit près de 7 milliards d'euros) selon une estimation de la Banque de l'agriculture et du développement rural d'Algérie. Celle-ci précise que l'une des caractéristiques du paysage économique en Algérie est illustrée par la coexistence de deux marchés de change : le marché officiel et le marché parallèle et que celui-ci collecte ses devises par le biais des immigrés algériens qui en sont pratiquement la source principale. Aussi, l'activité du marché parallèle des devises est également soutenue par la réticence des algériens à utiliser d'autres moyens de paiement que le cash. Ainsi, malgré la réglementation en vigueur, des achats de montants importants sont souvent réglés en liquide. Par ailleurs, la qualité du fonctionnement du système informel a été en revanche soulignée. Notons que sur un autre registre, Anima précise que les immigrés sont plus exposés au chômage que les autres catégories de la population en France : ainsi en 2002, leur taux de chômage s'établissait à 16,4 % soit le double de celui de la population non - immigrée ". Déjà à l'époque, parmi les actifs âgés de 25 à 59 ans provenant du Maghreb, d'Afrique sub-saharienne ou de Turquie près d'un sur cinq était au chômage. La principale raison est à trouver dans leur surreprésentation dans les secteurs de l'industrie et de la construction très sensibles aux aléas de la conjoncture. Le taux de chômage de la zone euro est passé de 9,3 % en avril 2009 à 9,8 % en octobre pour atteindre son niveau le plus élevé depuis mai 1999, selon les statistiques mensuelles publiées par Eurostat.