Invité à l'émission de la Chaîne III de la Radio nationale, le président de l'Assemblée populaire national (APN), M. Abdelaziz Ziari, a affirmé que "les enjeux de la démocratie impliquent de nos jours trop de responsabilité, que ce soit pour la majorité ou pour l'opposition". Dans ce sens, "nous devons tous ensemble faire évoluer ce processus démocratique en tenant compte de l'histoire du pays, sa spécificité et sa culture", a-t-il précisé. Tout en ajoutant que "les demandes du pays ont augmenté et l'évolution des choses mise de façon naturelle, ce qui pousse l'Assemblée national à plus de mobilisation afin de répondre à la demande principale des citoyens". A ce propos, le président de l'APN a indiqué que "l'Assemblée nationale joue aujourd'hui, un rôle primordial. Elle légifère en fonction du besoin de notre société et des besoins de notre gouvernement quand il veut mettre en œuvre son plan d'action". "Les citoyens croient beaucoup à notre tâche, dans la mesure où les lois sont appliquées dans la sérénité et le sérieux", a-t-il ajouté. Dans ce sens, M. Ziari, a indiqué que "nos équipes travaillent dans une coordination parfaite, que ce soit avec les députés ou les membres du gouvernement, c'est une alliance présidentielle afin de concrétiser les objectifs tracés". En effet, il a précisé dans son discours tenu lors de l'ouverture de la session d'automne, début septembre, que "la bonne gouvernance mûrit par le sérieux et la volonté de changer les choses". Il a incité, à cet effet, tous les membre de l'APN à intensifier leurs efforts pour accomplir les aspects politiques, surtout dans un moment marqué par une phase d'innovation à laquelle nous nous retrouvons maintenant. "Se mobiliser tous autour des objectifs, surtout pour ce qui est relatif au contenu du programme du président de la République pour le quinquennat 2010-2014". Par ailleurs, à une question sur la loi relative à la criminalisation du colonialisme, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari, a confirmé, l'abandon par le gouvernement de la loi criminalisant le colonialisme initiée par un député du FLN et réclamée par de nombreux députés de la mouvance islamo-conservatrice. "Elle ne sera pas à l'ordre du jour de cette session et probablement pas à la prochaine session", a affirmé encore M. Ziari. "Il y a un environnement et des considérations diplomatiques" a-t-il justifié, avant d'ajouter, "et n'oubliez pas que la politique étrangère du pays est définie par le président de la République". "Comme chaque début de session, nous tenons des réunions et nous avons jugé qu'il n'y a pas lieu de l'inscrire à l'ordre du jour", a-t-il dit. Cette proposition de loi avait été déposée en janvier dernier au bureau de l'APN et avait soulevé une nouvelle polémique sur la question mémorielle des deux côtés de la Méditerranée. Mais, depuis, sa mise à l'ordre du jour dans une session parlementaire a été chaque fois repoussée. Le gouvernement ne l'a ainsi jamais reprise. Interrogé sur la demande formulée par certains députés pour la constitution d'une commission d'enquête sur la corruption, le président de l'APN a indiqué que son institution "ne peut pas mettre en place une commission parlementaire d'enquête sur la corruption, car la lutte contre ce phénomène n'est pas la mission d'une Assemblée nationale". "La commission d'enquête sur la corruption c'est quelque chose de très sérieux. Il faut que cela soit voté en plénière et la commission ne doit pas comprendre les personnes qui ont demandé l'enquête", a-t-il affirmé. Par ailleurs, M. Abdelaziz Ziari a appelé à la nécessité de rationaliser les dépones du programme quinquennal, d'assurer une rigueur pour tout ce qui émarge au budget de l'Etat, et de lutter contre la corruption. Le président de l'Assemblée populaire nationale a indiqué également que la Constitution actuelle a besoin "d'une révision", relançant ainsi la revendication chère au FLN. "La Constitution a besoin d'une révision car elle a été faite dans les conditions difficiles que le pays a connues", a justifié M. Ziari. Toutefois, il précisé que le président de la République, lui seul peut engager un tel processus. Concernant la question sur la loi de règlement budgétaire, qui n'a pas encore été votée, le président de l'APN a fait savoir que "ce rapport sera présenté lors de cette session". Enfin, M. Ziari a affirmé que "les élections de l'Assemblée populaire nationale auront lieu d'ici une année et demi. Les partis commencent à réfléchir dès maintenant pour être les plus représentatifs possible aux yeux de la population afin d'améliorer leur score et être également plus efficaces et pertinents".