Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari, a indiqué hier que la question de la dissolution de l'APN, évoquée avec insistance ces derniers temps, notamment après les déclarations de Zerhouni, «n'est pas à l'ordre du jour». Intervenant hier dans l'émission «En toute franchise» de la Chaîne III de la Radio nationale, le président de la chambre basse du Parlement a affirmé, répondant à une interrogation sur l'éventualité de la dissolution de l'APN, que «cette question n'est pas à l'ordre du jour». Le ministre de l'Intérieur avait, rappelons-le, déclaré que «c'est une option à étudier», précisant en outre qu'«il faut juste savoir si elle va contribuer à la stabilité du pays». Pour Ziari, «la Constitution est claire. La seule personne habilitée à le faire est le président de la République», a-t-il dit, précisant que la question ne doit être évoquée que s'il y a instabilité. Or, a-t-il affirmé, «il n'y a jamais eu autant d'harmonie qu'aujourd'hui», qualifiant dans le même sillage les propos de Zerhouni «de tournures de style». D'ailleurs, a-t-il ajouté, «il vous l'expliquera lui-même». Abdelaziz Ziari a dans ce registre rejeté l'existence de tout «vis-à-vis» ou «compétition» entre l'APN et le gouvernement. Pour lui, les deux entités se complètent «dans les différentes actions menées au service du pays et du peuple». Il a cependant reconnu en évoquant la mission du député que «l'Exécutif est nettement mieux outillé qu'une Assemblée nationale en tant qu'institution pour identifier les problèmes qui se posent», tout en précisant que les députés ne sont nullement «empêchés» de faire des propositions de lois, une tâche qui se fait en coordination avec le gouvernement. L'invité de la radio a saisi également cette occasion pour évoquer les «obstacles» auxquels les élus du peuple sont confrontés sur le terrain. «Ils sont notamment confrontés à la bureaucratie et à l'autoritarisme de l'administration locale», a-t-il déploré, affichant la volonté «de faire du député le meilleur des médiateurs entre les citoyens et les autorités supérieures». Il reconnaîtra par ailleurs «des manques dans le règlement intérieur actuel de l'APN» dans certains domaines et exhortera dans ce contexte les députés à proposer des amendements en la matière. Evoquant les dossiers qui seront traités au cours de la session de printemps, Ziari a fait savoir qu'un débat autour de la loi sur l'information est prévu. «La presse devrait s'organiser pour améliorer de plus en plus les qualités professionnelles et mettre en place un code de déontologie et d'éthique qu'il faut appliquer», a-t-il dit. L'APN aura également, selon l'invité de la Radio, à plancher sur le plan d'action que présentera le Premier ministre devant l'assemblée pour approbation. S'exprimant sur l'amnistie générale évoquée par le Président lors de la campagne électorale, le président de l'assemblée a indiqué qu'elle «ne peut être que l'aboutissement ultime de la réconciliation nationale». Abdelaziz Ziari a considéré par ailleurs que la lutte contre l'émigration clandestine, particulièrement contre les réseaux des passeurs, doit être implacable. Il faut être «impitoyable» avec ces réseaux, mais «dans le respect de la loi», a-t-il suggéré, précisant, en s'adressant aux jeunes harraga, que leur acte «représente un délit». La France doit faire acte de repentance Profitant de l'occasion de la commémoration des douloureux évènements du 8 mai 1945, le président de l'Assemblée nationale a par ailleurs appelé la France à faire acte de repentance pour les crimes odieux qu'elle a commis. «Il serait tout à l'honneur de la France et des Français de faire repentance sur tous les crimes dont a été responsable le colonialisme en Algérie et ailleurs», a dit Ziari tout en qualifiant «d'ignoble» la répression subie par le peuple algérien. La France refuse tout acte de repentance, mais a estimé encore Ziari, «cela se fera un jour». Le président de l'APN a ainsi emboîté le pas au président de la République qui a, lui, affirmé dans un message lu par le conseiller de la présidence, lors d'une conférence à Sétif, que «les discours sur le caractère positif du colonialisme sont loin de contribuer à rétablir la vérité et à rendre justice à l'Algérie», mais qu'il faudrait trouver «ensemble» la voie originale qui permettra de «surmonter les traumatismes causés au peuple algérien et tourner définitivement cette page noire de l'histoire».