Alors que les économies mondiales fouettées par la crise financière et économique mondiale enregistrent déficit sur déficit, l'Algérie continue, quant à elle, à tirer profit des prix appréciables qu'offrent les cours de pétrole mondiaux. Les réserves de change de l'Algérie ne cessent d'augmenter, renforçant ainsi la santé financière du pays. Celles-ci ont atteint les 150 milliards de dollars, actuellement, a indiqué, hier, à Sétif, le secrétaire d'Etat chargé de la statistique, M. Ali Boukrami, cité par l'APS. Objet de toutes les spéculations, les réserves de change alimentent la controverse au sujet de leur montant exacte et leur domiciliation. Evalués à 140 milliards de dollars, en 2008, par le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, les placements de l'Algérie à l'étranger étaient estimés, par la Banque d'Algérie à 148 milliards de dollars, au premier trimestre de l'année 2010, pour passer à 150 milliards de dollars, actuellement. En mars dernier, le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Laksaci, avait indiqué que le montant des réserves de change du pays avait atteint 148,9 milliards de dollars. Ce qui représente, selon lui, 36 mois d'importations de biens et services. La composition des réserves de change par devises d'origine, exprimée en équivalent dollars, est constituée à hauteur de 46% en dollars et à 42% en euros, le reste étant constitué d'autres monnaies étrangères à l'image de la livre sterling et le Yen japonais. Ces importantes réserves, faut-il le souligner, représentent également une source de discorde quant à leur utilisation pour l'économie nationale. Les experts en finances redoutent, en effet, le syndrome du mercantilisme qui empêcherait toute initiative d'aller vers une économie de marché. Par ailleurs, il est à noter que dans son allocution prononcée à l'ouverture des travaux de la table ronde régionale sur le recensement économique, organisée à l'université "Ferhat-Abbès", M. Boukrami a précisé que 80% de la valeur ajoutée hors hydrocarbure est l'œuvre du secteur privé. La contribution de la production industrielle au produit intérieur brut (PIB) "ne représente, toutefois, qu'un taux se situant entre 5 et 6%", d'où la nécessité, a-t-il souligné, "d'élever ce taux qui devra atteindre au moins 10 % du PIB à l'horizon 2015". De son côté, M. Mounir Berrah, directeur général de l'Office national des statistiques (ONS) a rappelé, dans une déclaration à l'APS en marge de la table ronde régionale, la détermination du ministère de tutelle d'encourager l'investissement direct étranger (IDE) qui, selon les précisions de M. Zidane Hamid, directeur de la comptabilité nationale auprès de l'ONS, "tourne autour de 2 milliards de dollars". S'agissant du Fonds de régulation des recettes, alimenté par le différentiel entre le prix réel du baril de pétrole et le prix de référence prévu par la loi de finances, le secrétaire d'Etat chargé de la statistique a affirmé qu'il est estimé à 40 milliards de dollars.