Les réserves de change nationales devraient atteindre les 40 milliards de dollars. Les prix du pétrole ont battu un nouveau record. Le brut de référence américain pour livraison en septembre s'est échangé, hier, à 44,77 dollars le baril alors que le baril de brent de la mer du Nord est cédé à Londres à 41,50 dollars en hausse de 8 cents par rapport à jeudi soir. Ce record, jamais atteint depuis la crise pétrolière des années soixante-dix, est justifié selon les experts par les différentes tensions au Proche-Orient, notamment la situation explosive en Irak. A cela est venue se greffer l'affaire «Ioukos» au point où les marchés craignent une interruption des exportations du groupe, premier producteur de pétrole russe, en pleine tourmente judiciaire. Par ailleurs la faiblesse des stocks de brut et d'essence dans les pays occidentaux a fortement alimenté la hausse des cours. Alors que les Etats-Unis, premier consommateur mondial de pétrole, souffrant d'un déficit en capacité de raffinage, ne veut pas puiser dans ses réserves stratégiques. «Nous ne jouerons pas pour des raisons politiques avec les réserves stratégiques de pétrole. Ces réserves sont là en cas de perturbation majeure des approvisionnements pétroliers des Etats-Unis», avait déclaré Georges W.Bush. Cette flambée des prix laisse augurer des lendemains heureux pour les réserves de change nationales, évaluées à l'heure actuelle à 33 milliards de dollars, et qui pourraient atteindre pour la première fois depuis l'indépendance la barre des 40 milliards de dollars. En effet, la production nationale en hydrocarbures est estimée actuellement à plus d'un million de barils par jour, même si officiellement elle est plafonnée à 870.000 barils. Une production appelée à s'accroître selon le voeu de l'Opep qui a décidé d'augmenter sa production de 1 à 1,5 million de barils par jour à compter de septembre prochain dans le but d'apaiser la flambée des cours. Cette flambée des prix, pour peu que les cours restent stables, devrait permettre à l'Algérie de voir ses rentrées en devises fortes, estimées à plus de 16 milliards de dollars à la fin du mois de juillet passé, s'accroître pour dépasser les 30 milliards d'ici la fin de l'année. Ce qui pousse les observateurs et les économistes à se poser la question de savoir quel en sera l'impact sur les richesses nationales et les réformes engagées par l'Etat d'autant que le gouvernement a élaboré la loi de finances 2005 sur la base de 19 dollars le baril de pétrole en dépit du fait que le prix du pétrole algérien n'est jamais descendu au dessous de la barre des 30 dollars. Ainsi le niveau record des cours de pétrole devrait doper la croissance économique nationale. Ainsi, le programme de relance économique qui s'achèvera en fin d'année, mais qui devrait être prolongé, au vu des déclarations du président de la République à ce sujet, par un programme complémentaire, bénéficiera d'un complément de budget à même de garantir sa réussite. De ce fait, cette hausse du prix de pétrole ne pouvait mieux tomber pour l'Algérie d'autant plus que les investissements directs étrangers ne cessent d'affluer comme l'atteste le retour sur le marché algérien de plusieurs entreprises européennes après qu'elles lui eurent tourné le dos une décennie durant. En outre, cette manne financière devra être mise à profit pour parachever les réformes engagées par le chef de l'Etat lors de son premier mandat et dont le retard doit être rattrapé au plus vite pour relancer durablement les investissements, la croissance et donc la création d'emplois. De ce fait, l'actuel gouvernement ne peut invoquer aucune défaillance dans le manque de ressources financières, car tout plaide pour un investissement réel et productif.