La marine israélienne a pris le contrôle hier d'un voilier transportant des pacifistes juifs européens pro-palestiniens qui tentaient de briser symboliquement le blocus maritime imposé par l'occupant à la bande de Ghaza, ont annoncé des sources concordantes. "Dix navires de guerre israéliens ont forcé le bateau à faire route vers Ashdod (port israélien)", a déclaré à la presse un des organisateurs qui se trouvait à terre à Ghaza, Amjad al-Shawa. "Ils se sont rendus parce qu'ils étaient encerclés, ils n'avaient pas le choix", a-t-il ajouté. "Ils ont dit que nous approchions une zone soumise à un blocus maritime et nous ont demandé de changer de cap", a pour sa part indiqué un passager du bateau. "La marine a pris le contrôle du voilier pour l'amener au port d'Ashdod", a confirmé l'armée israélienne dans un communiqué. L'Irene, un petit voilier battant pavillon britannique composé de sept pacifistes juifs se trouvait à 24 milles (39 km) des côtes de Ghaza avant qu'il ne soit intercepté par la marine israélienne. Ces pacifistes avaient appareillé dimanche de Famagouste, dans le nord de Chypre, dans le but d'arriver à Ghaza afin d'octroyer à sa population meurtrie "une aide symbolique" composée notamment de jouets, livres, matériel de pêche ou encore médicaments. L'opération, dont le budget dépasse les 20.000 livres (23.500 euros), a été financée par des dons récoltés notamment par différentes branches de l'organisation "Juifs européens pour une paix juste". Le 31 mai dernier, un convoi humanitaire maritime, baptisé "flottille de la liberté" avait fait l'objet d'une attaque de commandos israéliens tuant 9 pacifistes turcs. Cette agression avait soulevé une vague de condamnations et d'indignations à travers le monde entier. Déposée par le Pakistan, au nom de l'OCI, cette résolution demande au Conseil des droits de l'Homme "d'approuver les conclusions du rapport" de la mission d'enquête et de "recommander à l'Assemblée générale de l'ONU de prendre en compte le rapport". L'OCI a également regretté dans le document "la non-coopération d'Israël dans l'enquête", en dépit des appels de la communauté internationale. Dans un rapport publié mercredi dernier, la mission d'enquête du Conseil des droits de l'homme a estimé que l'abordage fin mai par la marine israélienne d'une flottille humanitaire en route pour Ghaza, constitue une "violation grave des droits de l'homme" et une utilisation "inacceptable de la brutalité". La mission onusienne a également indiqué que des "preuves claires" existent permettant d'"appuyer des poursuites" contre Israël en relation avec cette attaque. Israël a agi de façon "non seulement disproportionnée dans les circonstances" ayant alors prévalu, mais a également recouru à "des niveaux de violence totalement inutiles et incroyables", souligne le rapport. La mission, différente du panel de personnalités créé début août par le secrétaire général de l'ONU pour examiner le même incident, estime que le comportement des militaires israéliens envers les passagers de la flottille a été "disproportionné et excessif", a souligné le juge Hudson-Phillips devant le Conseil des droits de l'homme à qui il présentait le rapport de 56 pages rédigé par la Mission. Le rapport, publié la semaine dernière, estime que l'arraisonnement en haute mer du Mavi Marmara, l'un des navires faisant partie de la flottille, était "clairement illégale". morceaux de bois et de fer arrachés des garde-fous du navire. "Il n'y a pas de preuve que des coups de feu ont été tirés du Mavi Marmara en direction des navires transportant des militaires israéliens", a ajouté le juge, révélant en outre que les militaires israéliens ont tiré des balles réelles contre les passagers du Mavi Marmara, tuant neuf d'entre eux et en blessant plus de 50 autres , six des personnes décédées ont été victimes d'exécutions sommaires, deux ont été abattues après avoir été grièvement bles Selon le juge, la Mission du Conseil des droits de l'homme a aussi constaté que les forces d'occupation israéliennes, après avoir pris le contrôle du Mavi Marmara, ont menotté pratiquement tous les passagers et les ont fait rester à genoux pendant des heures. ner leurs empreintes digitales ont été tabassés, accuse le rapport. La mission, présidée par le juge K. Hudson-Phillips, ancien juge à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, composée de M. Desmond de Silva, ancien procureur au Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) et Shanthi Dairiam, ancien membre du Comité pour l'élimination de la discrimination contre les femmes, a auditionné plus de 100 témoins à Genève, Londres, Istanbul et Amman. Notons sur un autre registre que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est dit lundi "préoccupé" par la reprise de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés et par les "actes de provocation" qui ont lieu sur le terrain. Selon son porte-parole, M. Ban est "déçu" par la reprise de la colonisation juive et "préoccupé par des actes de provocation qui ont lieu sur le terrain", après que des colons israéliens eurent repris la construction dans les territoires palestiniens. A ce propos, le chef de l'ONU a rappelé que "l'activité de colonisation dans les territoires palestiniens occupés, y compris à El-Qods-Est, est illégale selon la loi internationale", a affirmé le porte-parole. M. Ban demande à cet effet "à Israël d'honorer l'obligation de la Feuille de route de geler les activités de colonisation", en étant "le seul moyen pour arriver à un Etat palestinien vivant en paix avec un Etat d'Israël", a ajouté le responsable onusien. Hier, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a réitéré sa volonté de poursuivre les négociations de paix directes avec Israël à condition que la colonisation s'arrête dans les territoires occupés. "Nous ne voulons pas arrêter ces négociations mais si la colonisation se poursuit, nous serons obligés de les arrêter", a réaffirmé le président palestinien à la radio privée Europe 1. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "doit savoir que la paix est plus importante que la colonisation", a-t-il insisté. "Nous demandons le moratoire tant qu'il y aura des négociations parce que tant qu'il y a des négociations, il y a de l'espoir", a-t-il dit. Lors d'une conférence de presse lundi avec son homologue français Nicolas Sarkozy, M.Abbas avait souhaité que Benjamin Netanyahu "prolonge de trois ou quatre mois" le gel de la colonisation en Cisjordanie occupée.