Les pays arabes ne cessent pas de conforter leur position sur le marché national en matière d'investissements étrangers directs (IDE). Qu'ils soient émiratis, koweitiens ou égyptiens, les opérateurs économiques arabes manifestent de plus en plus leur l'intérêt pour l'engagement d'investissements sur le marché national, et ce, dans divers secteurs d'activité. Cette tendance vient d'être confirmée ces jours-ci par l'Egypte, dont le ministre chargé de l'Investissement, Mahmoud Mouncef Mahieddine, est à Alger depuis avant-hier, où il a rencontré plusieurs membres du gouvernement avant d'être reçu, hier, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. En tout cas, tenant compte des capitaux qu'ils viennent d'engager ces sept dernières années sur le marché national, les milieux d'affaires arabes se sont emparés de la position de leader en matière d'investissements directs étrangers en Algérie. Contrairement aux investisseurs occidentaux, européens, qui demeurent réticents quant à la destination Algérie, les opérateurs arabes font, de plus en plus, preuve d'une certaine "offensive" lorsqu'il s'agit de s'engager sur le marché algérien. Après les services, particulièrement la téléphonie mobile, c'est au tour du secteur du bâtiment et des matériaux de construction ainsi que de l'industrie lourde d'être pris d'assaut par les opérateurs économiques du monde arabe. En effet, tous les constats confirment, aujourd'hui, que les Egyptiens arrivent parmi les plus importants investisseurs étrangers hors hydrocarbures en Algérie. Cette position est incarnée par l'opérateur égyptien de la téléphonie mobile qui est leader sur le marché national, avec pas moins de 13 millions d'abonnés en l'espace de quelques années. L'opérateur égyptien vient de confirmer son offensive dans le secteur des matériaux de construction en lançant le premier investissement dans le domaine de la production des ciments et dérivés en 2004, via Orascom Cement Compagny qui a créé la cimenterie de M'sila (Algérian Cement Compagny, ACC) avant de récidiver, il y a quelques mois, avec le lancement de sa deuxième cimenterie à Sig, dans la wilaya de Mascara. Dans le domaine de l'industrie lourde, Orascom, en compagnie du français Alstom, s'est vu octroyer le marché de construction d'une centrale électrique d'envergure dans la wilaya de Aïn Témouchent, à l'ouest du pays, pour un montant de 1,4 milliard de dollars. Les capitaux égyptiens gagneront également d'autres branches d'activité dans les prochains mois, à l'instar de la sidérurgie et la métallurgie. Les groupes émiratis, eux aussi, ne dérogent pas à la règle en ciblant d'une façon particulière le secteur du bâtiment, ainsi que la gestion et la modernisation des ports algériens, à commencer par celui de la capitale qu'ils envisagent transformer en un véritable mégapole de commerce extérieur. Dans l'ensemble, aux dernières évaluations effectuées, les capitaux arabes arrivent en prime position en représentant quelque 80% des IDE attirés par l'Algérie durant cette dernière décennie. D'une vue générale, il y a lieu de souligner que les opérateurs économiques arabes sont les rares au monde qui ne posent aucun préalable pour leur engagement sur le marché national, contrairement aux investisseurs français qui ne cessent de mettre en avant le fameux prétexte sécuritaire même pendant les phases où l'Algérie a enregistré une nette amélioration sur ce plan. Décidément, la disponibilité des capitaux, à elle seule, ne suffit pas pour la concrétisation d'investissements étrangers sur le marché national mais cela requiert notamment une réelle volonté politique et un engagement vivace.