L'économie irlandaise va être atone cette année, alors que Dublin anticipe une légère croissance, a annoncé lundi la banque centrale d'Irlande, en ajoutant que le budget pour 2011 devait se montrer plus exigeant en matière de réduction du déficit budgétaire. Le produit intérieur brut (PIB) de l'Irlande va croître de seulement 0,2% cette année, estime la banque centrale dans son dernier bulletin trimestriel, réduisant sa propre prévision qui était de 0,8% du mois en juillet. Le gouvernement, qui devrait actualiser son chiffre dans le courant du mois, s'attend lui à une croissance de 1%. La faiblesse de l'économie irlandaise va rendre plus difficile la tâche de Dublin s'agissant de la réduction du déficit budgétaire du pays. ", déclare la banque centrale. Sur la base du produit national brut (PNB), considéré comme un meilleur indicateur économique car il exclut les profits des multinationales en Irlande, l'économie irlandaise devrait se contracter de 1,7% cette année, soit sa troisième contraction annuelle d'affilée, précise la banque centrale. Pour 2011, la banque centrale estime que le PIB irlandais devrait croître de 2,4% et le PNB de 1,7%. Mais l'institut d'émission prévient que ces chiffres pourraient être moins élevés en cas de ralentissement affirmé de l'économie mondiale. Au moment où le gouvernement irlandais fait face à un déficit record de 32% du PIB, qui a explosé avec le dernier chiffrage du sauvetage des banques, la banque centrale lui a demandé d'aller au-delà des 3 milliards d'euros d'économies déjà prévus pour le budget 2011. "Cela implique nécessairement un ajustement plus important que les trois milliards prévus jusqu'à récemment", ajoute le texte. Le ministre des Finances Brian Lenihan a maintenu la semaine dernière l'engagement de l'Irlande à ramener son déficit en dessous de 3% du PIB en 2014 et promis de présenter début novembre un plan détaillé pour remplir cet objectif. Il avait alors évoqué des économies supérieures aux 3 milliards jusque là évoqués pour le budget 2011, qu'il présentera cet automne. Il s'agira du quatrième plan d'austérité adopté par Dublin en deux ans. La facture du sauvetage de l'Anglo Irish Bank, qui avait prêté à tout-va au moment du boom immobilier, vient d'être porté à 29,3 milliards d'euros, selon le scénario jugé le plus probable par les autorités, et à 34,3 milliards dans la pire des hypothèses. Toujours selon les annonces faites la semaine dernière par M. Lenihan, les aides publiques à la banque mutualiste Irish Nationwide Building Society et au groupe Allied Irish Bank vont approcher au total les 16 milliards d'euros. En conséquence, le déficit public, qui aurait dû diminuer à 11,6% cette année, va s'envoler à environ 32% du PIB. Un tel niveau n'a jamais été atteint par un pays de la zone euro depuis la création de celle-ci en 1999. raient les marchés en mettant un point final aux spéculations sur l'étendue des sommes à payer par l'Etat pour sauver les banques. Il avait aussi assuré que l'Irlande pourrait faire face sans l'aide financière de l'Union européenne ou du FMI.