Le président russe, Dmitri Medvedev, effectue, à partir d'aujourd'hui, une visite officielle en Algérie, et ce à l'invitation du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Celle-ci s'inscrit dans le prolongement des relations profondes entre les deux pays et surtout dans le cadre du renforcement et de la coopération économique. A cet effet, il y a lieu de rappeler que le 30 juin dernier, Alger a accueilli la quatrième session de la Commission intergouvernementale russo-algérienne sur la coopération économique, commerciale, scientifique et technique. Le bilan des travaux de cette Commission a été qualifié par les deux parties comme "bonne impulsion à l'élargissement et à la diversification du partenariat d'affaires entre la Russie et l'Algérie". Il est à attendre de cette visite une impulsion nouvelle aux relations bilatérales et à la coopération économique entre les deux pays, notamment au mois de juin dernier, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, qui présidait la délégation algérienne présente à cette Commission intergouvernementale portant que le thème de la participation des entreprises russes à la réalisation du programme quinquennal 2010/14 relatif au développement et à la diversification de l'économie nationale, l'attraction des investissements et la réalisation de grands projets d'infrastructure, avait invité les entreprises russes à prendre part à la réalisation de ce programme quinquennal dans un pays riche en pétrole et en gaz. Le ministre a appelé les sociétés russes à soumissionner aux projets prévoyants, entre autres, le développement des infrastructures et l'utilisation des ressources hydro-énergétiques. "L'Algérie est entièrement disponible pour la mise en place d'un partenariat économique fondé sur l'encouragement mutuel des investissements, ainsi que sur le transfert du savoir-faire et la technologie de la part des entreprises russes", a dit M. Djoudi. A propos, il est certain que le débat entre Bouteflika et Medvedev portera sur ces importantes questions économiques, particulièrement que ces derniers jours, les médias russes ont étalé dans leurs colonnes, le contenu économique du programme quinquennal 2010/14, rappelant qu'il s'agit de la construction d'un réseau d'autoroute, de ponts, de barrages, de segments de chemins de fer et de plusieurs centrales électriques. "On projette de créer 3 millions de nouveaux emplois et de construire un million d'appartements ce qui, selon les autorités algériennes, permettra de réduire le chômage et de satisfaire les besoins en logements". Revenant sur les déclarations de M. Karim Djoudi, un autre média russe a dit "un des objectifs importants du plan, c'est de rendre plus accessibles et d'améliorer la qualité des services de la santé publique, de l'éducation et des autres sphères sociales importantes. Il a appelé les opérateurs économiques russes à contribuer, dans le cadre d'appels d'offres, à la réalisation des projets inscrits dans ce quinquennat doté d'une enveloppe de 286 milliards de dollars". Le ministre, selon la même source, a souligné que la participation de la communauté d'affaires russe est souhaitée également dans les secteurs des travaux publics et des ressources en eau, des transports maritimes et ferroviaires ainsi que dans l'industrie aéronautique. La partie russe, en consentant à la participation, y compris par les investissements, des entreprises russes à la réalisation des projets proposés, est aujourd'hui, indique-t-on, intéressée par l'exploitation en Algérie des gisements de phosphorites et de la construction d'une usine de production d'azote, de phosphate et d'autres produits. C'est que la visite du président Dmitri Medvedev en Algérie est à signe fort de ce pays à élargir les sphères de la coopération économique entre les deux pays, surtout que l'Algérie constitue pour la Russie un partenaire clé dans la région. A Moscou, la visite de Medvedev est perçue comme un "événement important" dans les relations entre les deux pays, particulièrement qu'en 2011, Moscou va accueillir la cinquième session de la Commission intergouvernementale russo-algérienne, pour la coopération. La coopération économique entre les deux pays va ainsi prendre une large place dans les discussions entre le président Bouteflika et Medvedev. Dans le domaine des hydrocarbures, les deux présidents pourraient également chercher à renforcer la coopération énergétique et, peut-être, évoquer la stratégie gazière à mettre en place. A titre d'exemple, la France est alimentée à hauteur de 20 % environ par le gaz russe et algérien et suivis ensuite par le Vieux Continent. Selon les observateurs, c'est "un levier politique et économique important entre les mains des Algériens et des Russes qui veulent harmoniser leur stratégie et peser sur le plan international".