La Corée du Sud, qui accueillera en novembre un sommet du G20, a salué lundi les propositions faites par les Européens en vue de réexaminer leur poids à la tête du Fonds monétaire international au profit des nations émergentes, y voyant "une avancée importante". "Les Européens montrent de la flexibilité et offrent aussi des solutions", s'est félicité Changyong Rhee, secrétaire général du comité chargé de préparer le sommet du G20 de Séoul, lors d'une conférence de presse en marge d'une rencontre Europe-Asie (ASEM) à Bruxelles. "Je ne sais pas si ce sera accepté à 100%, mais je pense que le fait que les Européens montrent de la flexibilité et une volonté de négocier est une avancée importante", a-t-il encore dit. "J'espère que les autres pays montreront la même sorte de flexibilité, afin que nous puissions avoir un accord unanime", a-t-il ajouté. Les ministres européens des Finances se sont mis d'accord vendredi pour "commencer des discussions" avec leurs partenaires sur la répartition des sièges au sein du conseil d'administration, l'instance dirigeante du FMI, et notamment "pour réduire la représentation européenne de jusqu'à deux sièges", selon un document publié à l'issue d'une réunion à Bruxelles. "Nous sommes en faveur de l'entrée en vigueur de la réforme des quotas du FMI avant la tenue du sommet du G20 en novembre prochain, réforme qui permettra de mieux refléter le poids relatif et les responsabilités des membres du FMI dans l'économie mondiale", a déclaré lundi le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy. A un mois de l'organisation du sommet du G20 à Séoul, le sommet de l'ASEM est perçu comme une opportunité pour les dirigeants européens et asiatiques d'accélérer la réforme du FMI. "Au moins 5 % des quote-parts du FMI des pays surreprésentés doivent être transférés aux pays émergents dynamiques sous-représentés", a déclaré M. Van Rompuy. Lors du sommet tenu de Pittsburgh en septembre 2009, les dirigeants du G20 s'étaient mis d'accord sur un transfert d'au moins 5% des quote-part du FMI aux marchés émergents dynamiques et pays en développement et s'étaient également engagés à entériner cette réaffectation lors de leur rencontre en Corée du Sud en novembre prochain. Le sommet de Séoul doit mettre en oeuvre la réforme des quotas du FMI et le moindre échec mettra en cause la crédibilité du G20, a estimé Rhee Changyong, secrétaire général du comité présidentiel de la Corée du Sud pour le sommet du G20. "Afin de maintenir l'efficacité du G20, je pense que nos dirigeants doivent aboutir à ce résultat", a confié aux journalistes M. Rhee en marge du sommet de l'ASEM, auquel la Corée du Sud participe. A la veille du sommet de l'ASEM, les ministres européens des Finances ont convenu de promouvoir l'exécution de la réforme des quotas du FMI cette année. Ils ont déclaré vendredi que l'UE est prête à renoncer à deux de ses sièges au conseil d'administration du FMI en faveur de pays émergents sous-représentés. M. Rhee a qualifié la concession de l'UE de bonne nouvelle, mais s'est abstenu d'indiquer si elle sera suffisante pour satisfaire les besoins des pays sous-représentés. Certains experts ont critiqué la proposition de l'UE, la qualifiant d'inadéquate. Les dirigeants européens et asiatiques ont également convenu d'accélérer leur coopération afin de parvenir à une croissance forte, durable, équilibrée et globale sur les deux continents, a fait savoir M. Van Rompuy. L'économie de l'UE connaît encore nombre d'incertitudes en raison de la crise des dettes nationales et son redressement demeure fragile, tandis que les économies des pays asiatiques en développement ont enregistré un fort rebond. Les membres de l'ASEM doivent travailler pour aboutir à des réformes structurelles en réduisant les forts déficits publics, les dettes non durables et les écarts de développement, a poursuivi le président de l'UE. "Aujourd'hui, notre problème consiste à enrayer les conséquences à long terme de la crise et à adopter des mesures pour éviter la répétition de problèmes économiques similaires", a-t-il indiqué. Les dirigeants de l'ASEM ont également réaffirmé leur engagement à appliquer les réformes prévues dans les domaines de la supervision et de la régulation financière, a-t-il ajouté.