Un nouveau décret exécutif vient de renforcer le rôle de la compagnie centrale de réassurance sur le marché algérien. Ainsi, le décret exécutif n°10-207 du 9 septembre 2010, modifiant et complétant le décret exécutif n° 95-409 du 9 décembre 1995 relatif à la cession obligatoire en réassurance, fixe le taux minimum de la cession obligatoire des risques à réassurer à 50%. Un taux qui peut être modifié dans les mêmes formes. aussi, cette obligation s'opère au bénéfice de la compagnie centrale de réassurance. Ce décret confirme ainsi une information que nous avons publié récemment selon lequelle le seul réassureur national allait voir son rôle renforcé par les pouvoirs publics qui veulent, vraisemblablement, obliger les compagnies d'assurance algériennes à réassurer au moins 50% de leur portefeuille chez le réassureur public. Jusqu'à aujourd'hui, les parts de marché de la CCR se sont situées 35%. Actuellement, les assureurs algériens réassurent une petite partie de leurs produits chez la CCR. Le gouvernement veut le contraire, c'est-à-dire réassurer une grande partie chez la CCR et le reste à l'étranger. La mesure vise notamment à réduire les transferts de devises vers l'étranger et à faire de la CCR une puissante compagnie nationale de réassurance. D'ailleurs, faut-il le rappeler, 65% de parts de marché de la réassurance en Algérie sont détenus par des réassureurs internationaux étrangers. Ainsi, les pouvoirs publics veulent, à travers le renforcement du rôle du réassureur public, l'augmentation des part de marché de la réassurance en Algérie et pallier les transferts des devises qui font l'objet d'un contrôle rigoureux de la Banque d'Algérie. Il faut dire que pour tenir son rôle de futur monopole public sur le marché national de la réassurance, l'Assemblée générale extraordinaire de la CCR avait, rappelle-t-on, décidé, le 28 juin 2009, une augmentation de son capital social de 5 milliards de dinars à 13 milliards de dinars. A noter également que la CCR vient de recevoir la note encourageante de B+ (bonne) pour sa solidité financière par AM Best, leader mondial des agences de notation dans le secteur des assurances. Cette notation, première du genre dans le secteur des assurances algérien, a été réalisée à la demande du réassureur algérien. Cette note établie par l'agence américaine ne correspond pas à une activité réelle de l'entreprise puisque la CCR ne lève pas des fonds sur le marché international, a expliqué M. Seba. Les perspectives pour les deux notations vont s'inscrire cependant dans la stabilité, prévoit AM Best. Mais l'agence recommande toutefois à la CCR d'augmenter son portefeuille sur le marché international afin de réduire sa forte concentration dans la réassurance de certaines activités sur le marché national, prévoyant que les primes devant être collectées à l'international devraient représenter, dans un proche avenir, 10 à 15% du total des primes à réaliser. Selon la compagnie, ce classement obtenu grâce au soutien et à la confiance de ses partenaires, confère un motif supplémentaire de motivation pour être en mesure de présenter constamment une qualité de service au niveau de leurs attentes. C'est pourquoi la CCR continuera à être attentive à l'évolution des besoins de sa clientèle et déploiera tous les moyens dont elle peut disposer pour y apporter des réponses appropriées. Par ailleurs, la compagnie a réalisé un bénéfice net de plus de 590 millions de dinars, dont 60 millions de dinars versés au titre des dividendes, et affiche un bilan total de près de 30 milliards de dinars en 2009.