Le projet de l'usine de montage de véhicules, lancé en mars dernier par le ministère de la Défense nationale et le fonds d'investissement emirati Aabar, a bien avancé. Le premier véhicule de ce projet, qui a prévu trois sites de production à Tiaret, Aïn Smara et Oued Hamimine, sortirait au courant de l'année 2011. "C'est le seul projet lancé ces dernières années qui se réalise dans de bonnes conditions", a rapporté TSA, citant un responsable du projet. Certaines des chaînes production seront créées alors que d'autres seront installées dans d'anciennes usines, a-t-on ajouté. Il y a lieu de signaler qu'outre Aabar Investments, cinq firmes allemandes ont pris part dans la réalisation de ce projet qui prévoit de produire 10 000 véhicules par an en Algérie. Il s'agit de Ferrostaal, Rheinmetall (fabricant de composants), Daimler, Deutz et MTU. Le fond émirati Aabar possèdera 24,5% du capital de la première usine de ce projet, dirigé par MAN Ferrostaal. Le montant de la participation du fonds au capital de la joint-venture s'élèvera à 4 millions d'euros. Le conseil d'administration de Aabar Investments a récemment donné son accord à la joint-venture l'associant au ministère algérien de la Défense nationale et 5 associés allemands dans des unités de fabrication automobile en Algérie. A noter que les premières usines pourraient être établies vers la fin de cette année. La production de camions et de voitures pourrait démarrer dans les prochains mois. Il sera question essentiellement de véhicules de la prestigieuse marque Mercedes. Une partie pourrait servir à équiper l'armée algérienne. A titre de rappel l'accord, qui inclut le gouvernement algérien, est le dernier d'une série d'investissements de Aabar qui avait pris, en mars dernier, 9,5% dans le groupe automobile allemand Daimler et, fin juillet, 32% des parts de Virgin Galactic, une compagnie spécialisée dans le tourisme spatial appartenant à Virgin Group du milliardaire britannique Richard Branson. Dans le même sens, il convient de rappeler que le journal "El Djeich" ("L'Armée"), organe de l'Armée nationale populaire (ANP), a révélé que le ministère algérien de la Défense et le groupe émirati Aabar ont déjà signé, en juillet dernier, un accord pour la fabrication de véhicules militaires. Il convient de rappeler, aussi, que Renault a annoncé récemment son intention d'implanter une usine de montage automobile à Rouiba, dans la banlieue-est d'Alger. La future usine du constructeur automobile français, a-t-on précisé, prévoit l'assemblage de trois modèles de véhicules : la Logan, la Sandero et la Symbol. Le montant de l'investissement dépassera plusieurs dizaines de millions d'euros, selon la même source. Mais ce dossier reste dans le flou, dans la mesure où plusieurs rounds de négociation sont tombés à l'eau. De nouvelles négociations ont été entamées mais demeurent pour le moment au niveau technique. D'autres constructeurs internationaux ont montré leur intérêt pour le montage de véhicules dans notre pays. Le dernier en date est celui du Russe Gruppa Gaz qui a exprimé, la semaine dernière, parallèlement la visite du président Medvedev à Alger, son souhait d'ouvrir une usine de montage de bus à gaz en Algérie. Indiquons, enfin, que ce projet lancé par le ministère de la Défense et Aabar a le mérite d'avancer à un rythme pour le moins très rapide. Du moins, par comparaison à d'autres projets similaires annoncés depuis les années 80. Le projet Fatia qui devait inaugurer la production de la première voiture algérienne en partenariat avec le constructeur italien Fiat, n'a fait, en fin de compte, que faire rêver les Algériens pendant de longues années.