"La réforme des quotes-parts est centrale pour redresser la formule dans la distribution des quotes-parts entre pays avancés et pays émergents et en développement et renforcer ainsi la légitimité, la pertinence et l'efficacité du Fonds", a réaffirmé le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, lors de la réunion du Comité monétaire et financier international (CMFI). Intervenant au nom du groupe des pays qu'il représente (Algérie, Afghanistan, Ghana, Iran, Maroc, Pakistan et Tunisie), M. Laksaci a indiqué que "la 14e revue générale des quotes-parts en cours devrait déboucher sur un transfert significatif des quotes-parts en faveur des pays émergents et en développement dynamiques sans que ce transfert intervienne aux dépens d'autres pays émergents et en développement et des pays à faible revenu". De plus, dans l'attente de la nécessaire révision de la formule de calcul des quotes-parts, celles de tous les pays émergents et en développement ainsi que celles des pays à faibles revenus se doivent d'être protégées contre toute baisse. D'autant plus que beaucoup de ces pays ont été négativement affectés lors des précédents réalignements des quotes-parts. "Nous ne pouvons apporter notre soutien à une forte augmentation des quotes-parts que dans la mesure où ces deux objectifs sont respectés", a-t-il argumenté. Par ailleurs, le gouverneur de la Banque d'Algérie a soulevé les principaux obstacles qui entravent encore la reprise solide et durable de la croissance mondiale, citant le poids de la dette publique et les dysfonctionnements du secteur financier des pays industrialisés. "Si l'économie mondiale a poursuivi sa reprise, celle-ci demeure, toutefois, inégale, affichant une force continue ou gagnant en rythme dans beaucoup de pays émergents et en développement, mais restant faible dans les pays avancés où des vulnérabilités persistent aux niveaux de la dette souveraine, du secteur financier et du marché immobilier, qui contraignent la croissance et l'emploi dans beaucoup de ces pays", a-t-il souligné en considérant qu'"une coopération continue et une coordination des politique" demeuraient cruciales pour soutenir une reprise durable, solide et plus équilibrée. En outre, M. Laksaci a appelé à un engagement clair pour "éviter les mesures protectionnistes afin de pouvoir soutenir une croissance forte et plus équilibrée", ajoutant qu'"une plus grande attention doit être accordée aux risques associés à l'accroissement des flux de capitaux vers certains pays émergents et en développement, particulièrement au vu des rythmes divergents des politiques monétaires, ainsi qu'aux risques qui pourraient potentiellement émerger de mouvements désordonnés des taux de change." S'exprimant sur les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, le gouverneur de la Banque d'Algérie s'est félicité des performances prévues en matière de croissance dans cette région (4,1 % en 2010 et 5,1 % en 2011) où "des années de gestion macroéconomique prudente, des fondamentaux solides et des réponses robustes ont contribué à contenir les effets de la crise économique et financière internationale sur leurs économies et soutenu l'activité économique". Néanmoins, a-t-il noté, certains pays de cette région pourraient être "négativement affectés par un ralentissement prolongé de la croissance mondiale ou de l'instabilité financière en Europe au vu des liens importants avec cette région". Le gouverneur de la Banque d'Algérie a, toutefois, appuyé la décision de rendre l'évaluation de la stabilité financière obligatoire pour les pays membres. "Le raffinement de la Facilité Flexible de Crédit et l'établissement de la Facilité Préventive de Crédit sont des pas importants dans le renforcement du rôle du Fonds en matière de prévention des crises. L'impartialité dans la mise en œuvre sera essentielle à cet égard. Nous attendons également que le Fonds démontre le même degré de réponse et de flexibilité en matière de prêts aux pays à faibles revenus", a-t-il soutenu.