Plusieurs questions se posent concernant le système financier algérien ,poumon du développement du pays, devant l'autonomiser et non être un acteur passif de la redsitribution de la rente 3- Ne peut-on pas imaginer d'autres modes de financement pour dynamiser les PMI/PME ? En effet, se pose surtout l'urgence d'autres modes de financement qui réponde à la nouvelle logique d'un développement fiable. Le crédit bail qui est en fait une sous- traitance dans l'achat de biens et la gestion de prêts, peut être considéré comme un substitut de l'endettement tant des entreprises que des particuliers écartées des formes traditionnelles d'emprunt en raison de leur risque. Les petites et moyennes entreprises (PME) jouant un rôle vital dans le développement économique, par l'accroissement de la concurrence, la promotion de l'innovation et la création d'emplois, sont souvent confrontées à plusieurs défis en matière de croissance, qui varient des environnements macroéconomiques peu favorables aux barrières administratives et à la bureaucratie. Toutefois, le plus grand obstacle demeure peut-être leurs capacités limitées à avoir accès aux services financiers. Les financements bancaires à long terme habituels sont généralement inaccessibles pour les PME, faute de garanties, ce qui rend les actifs mobiliers peu sûrs pour l'accès au crédit. Cette situation, ajoutée au niveau élevé des coûts de transaction liés à l'obligation de vigilance, amène les banques commerciales à continuer de privilégier les prêts aux marges, les entreprises bien établies. Dès lors, le crédit bail pourrait être un complément comme moyen de financement pour certains biens d'équipements en particulier pour les entreprises plus petites qui n'ont pas une tradition de crédit ou qui ne disposent pas des garanties requises pour avoir accès aux formes habituelles de financement. Comme d'ailleurs, il faudrait songer à impulser le marché de la finance islamique qui a bien résisté à la crise mondiale ayant atteint au niveau mondial les 1000 milliards de dollars dès 2010 et étant appelé à croître. D''ailleurs certains savants musulmans ont pu émettre l'idée du cycle d'investissement concernant la durée de détention d'un titre de société intervenant par exemple dans le domaine agricole qui correspond au temps nécessaire pour semer, récolter et commercialiser, la décision de vente du titre étant alors justifiée par une véritable stratégie d'investissement mesurée par le retour sur investissement post cycle de récolte. L'objectif de la réforme du système financier , condition d'accompagnement de la politique industrielle, est de promouvoir l'investissement dans des actifs tangibles, les investissements devant être adossés à des actifs réels, le banquier ne devant pas être seulement prêteur mais co-investisseur et partenaire du projet financé, ses revenus correspondant à une quote-part des résultats issus du projet financé, permettent d'atténuer le risque selon le principe des 3P (Partage des Pertes et Profits) ? 4- La faiblesse des capacités d'absorpation ne risque t- elle pas de conduire à un gaspillage des ressources financières ? La dépense publique est passée successivement de 55 milliards de dollars en 2004, à 100 milliards de dollars en 2005 puis à 140 milliards de dollars fin 2006 et qui a été clôturée entre 2004/2009 à 200 milliards de dollars mais faute de bilan on ne sait pas si l'intégralité de ce montant a été dépensée. Quant au programme d'investissements publics 2010/2014, le gouvernement a retenu des engagements financiers de l'ordre de 21.214 milliards de DA (ou l'équivalent de 286 milliards de dollars) et concerne deux volets, à savoir le parachèvement des grands projets déjà entamés entre 2004/2009, l'équivalent à 130 milliards de dollars (46%) et l'engagement de projets nouveaux pour un montant de 11.534 milliards de DA soit l'équivalent de près de 156 milliards de dollars. Les restes à réaliser sont le reflet de la faiblesse des capacités d'absorption avec des surcoûts inévitables. Qu'en sera-t-il des restes à réaliser pour les nouveaux projets inscrits au 31/12/2004 à la fois faute de capacités d'absorption et d'une gestion défectueuse même si le nouveau code des marchés publics a donné une préférence de 25% aux investisseurs locaux ? Les entreprises locales publiques et privées ont- elles le savoir faire managérial et technologique face à cet important programme d "'investissement ou récureront -elles à la sous traitance étrangère ? Certes, dans un contexte de ralentissement économique, mondial, l'Algérie maintient toutefois son programme d'investissement public massif mais en privilégiant les infrastructures moyen et non facteur de développement, plus de 70% des dépenses entre 2004/2009 avec le même scénario entre 2010/14. Face à ces dépenses, le montant du fonds de régulation des recettes géré par le trésor, différence entre le prix réel des hydrocarbures et le prix fixé par la loi de fiances (37 dollars) à ne pas confondre avec les fonds souverains qui sont des fonds d'investissement (le gouvernement algérien ayant écarté le recours à cette procédure), est passé de 4 280 milliards de DA, à fin décembre 2008, à 4 316 milliards de DA, à fin décembre 2009. Le FRR a été crédité, en 2009, de 400 milliards de DA, différentiel entre les produits de la fiscalité pétrolière budgétée (1 927 milliards de DA) et les produits de la fiscalité pétrolière recouvrés (2 327 milliards de DA). Le déficit du Trésor s'est établi à 1 070 milliards de DA en 2009, contre 1 380 milliards de DA en 2008. Le FRR est intervenu dans le financement du déficit de 2009, à hauteur de 34%, représentant un prélèvement de 364 milliards de DA. En cas d'un cours des hydrocarbures inférieur à 70 dollars à prix constants, et d'un cours de cession du gaz inférieur à 9/10 dollars le MBTU, si on n'arrive pas à mobiliser d'autres fonds à travers d'autres circuits, le déficit du Trésor pourrait atteindre 3615 milliards de dinars dans un proche avenir, ce déficit ne pouvant qu'être couvert qu'à travers le recours au Fond de régulation des recettes qui seront puisés du même fonds, ce qui réduirait ses réserves à 665 milliards de dinars. La loi de finances 2011 confirme cette tendance lourde , puisque le budget de l'Etat pour 2011, nous avons des recettes pour 2 992 milliards de dinars soit 29,7 milliards d'euros de recettes ( 38 milliards de dollars) contre des dépenses de 6 605 milliards de dinars soit 65, 520 milliards d'euros (88 milliards de dollars), la différence 3613 milliards de dinars , soit 36, milliards d'euros ou 48 milliards de dollars US devant être couverte partiellement par le fonds de régulation des recettes. Aussi si le cours des hydrocarbures ne se redresse pas au-delà de 90 dollars, avec une stabilisation du dollar, le gaz au-delà de 10 dollars le million de BTU, et en cas de la faiblesse des sections hors rente, en maintenant le niveau de ces dépenses, des tensions financières devraient se manifester à moyen terme et par là des sociales inévitables. Ce d'autant plus, qu'il faille tenir compte selon le programme du Ministère de l'Energie de 63 milliards de dollars d'investissement pour Sonatrach et 15/20 milliards de dollars pour Sonelgaz entre 2010/2014 non comptabilisés dans les 286 milliards de dollars du programme excepté les 350 milliards DA pour le raccordement de foyers au réseau de gaz naturel. A un cours de 72/75 dollars à prix constants, la part accaparé par Sonatrach/Sonelgaz pour leur autofinancement représenterait environ 35% des rentrées de devises annuelles. La mauvaise gestion ne ferait qu'amplifier le processus, où l'Algérie serait contrainte de puiser à terme dans ses réserves de change. AM Abderrahmane MEBTOUL Expert International professeur d'Université en management docteur d' Etat (1974) et diplômé " de l'Institut supérieur de gestion de Lille- France - (1973)Ancien président du Conseil algérien des privatisations et directeur et premier conseiller à la cour des Comptes (magistrat) Directeur d'Etudes -Ministères Energie/Sonatrach 1974/1979-1990/1996-2000/2006-