Docteur Abderrahmane MEBTOUL Professeur d'Université en management stratégique Donc quelle est la place des mécanismes démocratiques de contrôle en plus des structures techniques? Lié à cet aspect et ayant un impact tant sur le fonctionnement des institutions que sur les activités réelles,( dualité) , quelle est la place de la sphère informelle fonctionnant dans un espace de non droit , produit de la bureaucratie drainant plus de 40% de la masse monétaire en circulation et comment l'intégrer par des mécanismes transparents loin des mesures administratives ? 2.-Quel est le devenir des accords liant l'Algérie à l'Europe applicables depuis le 01 septembre 2005 et quelles perspectives de l, adhésion future à l'organisation mondiale du commerce OMC et quelle est la place du secteur privé national et international pour instaurer une économie de marché concurrentielle dans l'économie nationale et donc quel est le futur rôle de l'Etat dans le développement économique et social face aux nouvelles mutations mondiales ? Et dans quels créneaux investir en termes d'avantages comparatifs ( part entre infrastructures et entreprises dont agriculture, PMI/PME, tourisme , services) au sein des espaces socio-économiques naturels de l'Algérie à savoir l'espace maghrébin , posant l'urgence de l'intégration économique maghrébine , euro -méditerranéen et arabo-africain? 3.- Quelle est la politique de régulation sociale à mettre en œuvre évitant la distribution passive de la rente, une société fortement inégalitaire étant vouée à la décadence, les politiques de revalorisation de la ressource humaine, richesse bien plus importante que toutes les ressources d' hydrocarbures fondement du management stratégique, de l'éducation, de la santé , de l'emploi liant l'efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale, et quels sont les liens entre le mode d'accumulation, la répartition du revenu et du modèle de consommation par couches sociales supposant une analyse tant de l'indice du développement humain (IRH) que de l'inflation liés au mode de régulation c'est-à-dire les mécanismes de production et de distribution de la rente des hydrocarbures ? 4.-Quel est le bilan du plan de soutien à la relance économique entre 2004/2009 de plus de 200 milliards de dollar, en comparaison de pays similaires ayant peu de ressources, son impact sur le taux de croissance réel et non nominal ( 3% en moyenne durant cette période ) , sur le taux de chômage réel, ( emplois productifs et non emplois rentes), et sur le pouvoir d'achat des citoyens tenant compte du taux d'inflation réel et quel sera l'impact du nouveau programme évaluée à plus de 250 milliards de dollars entre 2010/2013 suscitant tant de convoitises devant se méfier des réalisations physiques sans analyser les coûts, la qualité et les impacts économiques et sociaux réels et surtout de savoir si ces dépenses ont préparé l'après hydrocarbures ? Ayant eu à le souligner par le passé et comme le souligne récemment également mon collègue le professeur Abdelmajid Bouzidi , le tout étant tiré par la dépense publique via les hydrocarbures( BTPH) , n' aurait pas un taux de croissance négatif, déflaté par l'injection de la rente des hydrocarbures , l'actuel taux tant de croissance que du taux de chômage étant un taux artificiel, et que serait l'Algérie dans les relations internationales après l'épuisement des hydrocarbures ? 5.-Quel est le niveau réel des réserves d 'hydrocarbures, les couts d'extraction ( gaz/pétrole) tenant compte de la rentabilité financière , (fonction des vecteurs prix/coût) quelle est la stratégie énergétique, du modèle de consommation énergétique de l'Algérie de 2020 et la promotion des énergies renouvelables tenant compte du défi écologique et d'un espace équilibré et solidaire au moyen d'une nouvelle politique d'aménagement du territoire? 6.- Quelle est la future politique budgétaire et financière du pays, de la réforme bancaire souvent annoncée mais souvent différée car lieu de distribution de la rente , de la gestion des réserves de change et leurs placements: où, comment et combien a-t-on placé à l'étranger et quel est leur rendement tenant compte du taux d'inflation et des taux d'intérêts directeurs ? 7.-L'impact notamment sur les PMI/PME constituant la majorité du tissu économique productif du passage du Remdoc au Crédoc , la traçabilité existant déjà au niveau du Remdoc,, du retour aux licences d'importation pour certains produits, avec le risque du passage d'un monopole public à un monopole privé beaucoup plus néfaste, de l'extension du crédit informel à des taux d'usure car existant une intermédiation informelle. 8.- L'impact des nouvelles dispositions 70% minimum national 30% pour le commerce et pour les autres secteurs 51% national en fait l'Etat minimum et 49% pour les étrangers ? Pourquoi cette généralisation à travers des lois alors que l'intelligence suppose des actions ciblées, la notion de secteur stratégique ou pas étant historiquement datée, les expériences montrant que ce qui est stratégique aujourd'hui peut ne pas l'être demain, ce qui est non stratégique peut le devenir, au vu des mutations tant internes que mondiales ? 9.- L'impact réel des dernières mesures de suppression des crédits à la consommation sur la valeur ou non, le volume des importations en référence à l'évaluation de la dépense publique par la mauvaise gestion et les surcoûts sur l'origine du gonflement des importations ? 10.-Le blocage actuel n'est-il pas d'ordre systémique, dans la panne de l'approfondissement de la réforme globale d'une manière maitrisée devant faire jouer à l'Etat régulateur le rôle stratégique qui est le sien au sein d'une économie de plus en plus globalisée, à ne pas confondre avec l'Etat propriétaire gestionnaire, supposant une mutation systémique devant être portée par des forces sociales novatrices pour le passage d'une économie fondamentalement rentière à une économie productive tenant comte des services qui ont un caractère de plus en plus marchand afin de préparer l'Algérie de 2020/2025 ? En résumé, l'Algérie depuis 1986 est dans cette interminable transition hybride, ni économie de marché ni économie planifiée avec une tendance au retour au dirigisme étatique et bureaucratique. Ce retour inauguré avec la loi de finances complémentaire 2009, résoudra t-il les problèmes car malgré la crise, la dominance au niveau mondial est l'économie privée mais avec l'urgence de nouveaux mécanismes de régulation du fait de l'interdépendance accrues des économies transnationales , afin de synchroniser la sphère réelle et la sphère financière, la dynamique économique et la dynamique sociale, certains confondant faussement le keynésianisme à travers la relance de la demande globale ( consommation et investissement) via le déficit budgétaire des Etats, avec l'étatisme ? Le risque avec cette bureaucratisation étatique n'est-il pas d'isoler l'Algérie de plus en plus de l'économie mondiale contrairement aux économies émergentes qui ont dénoncé le protectionnisme des pays développés lors de la dernière réunion du G 24. Aussi, face à cette situation, il me semble urgent de convoquer des Etats généraux de l'économie pour tracer la future politique économique et sociale et préparer l'après hydrocarbures, 16/25 ans étant demain, posant d'ailleurs la problématique de la sécurité nationale expliquant sans doute l'intervention du Ministre de l'Intérieur. Seuls le dialogue permanent, la concertation, des débats contradictoires utiles loin de toute autosatisfaction ou de dénigrement gratuit, associant l'ensemble des segments de la société évitant de réunir des fonctionnaires de l'Etat ( ministres, walis, directeurs généraux) avalisant les décisions bureaucratiques administratives autoritaires ère du passé, à travers un monologue contreproductif lassant, permettront d'aborder avec un planning opérationnel de réalisation, daté réaliste, lucidement et sans passion, les problèmes stratégiques déterminants qui engagent l'avenir du pays.