Les prix du pétrole ont nettement reculé vendredi à New York, à la faveur d'un rebond de la monnaie américaine qui a écorné l'attractivité du brut pour les investisseurs. Sur le New York Mercantile Exchange, le brut pour livraison novembre a fini en recul de 1,44 dollars ou 1,74% à 81,25 dollars le baril. Sur la semaine, le baril a perdu 1,41 dollar ou 1,7%, sa première perte en quatre semaines. A Londres, le Brent décembre a reculé de 1,75 dollar ou 2,08% à $82,45. Sur la semaine, le Brent a reculé de $1,58, ou 1,9%, sa première perte en huit semaines. Les cours avaient d'abord monté après le discours du président de la Fed Ben Bernanke laissant entendre que la banque centrale des Etats-Unis était prête à injecter de nouvelles liquidités dans le circuit économique. L'arrivée à échéance d'options a contribué à mettre les cours sous pression. "Tout ce qui avait poussé le marché pétrolier vers le haut ces deux dernières semaines a disparu autour de nous: on a un rebond du dollar, et on voit les marchés actions se replier un peu", a constaté Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock. Les cours du brut ont ainsi suivi de près l'évolution de la monnaie américaine. Ils ont évolué en petite hausse avant le début de la séance à la criée, lorsque le dollar est tombé à son plus bas niveau depuis neuf mois face à l'euro, 15 ans face au yen. Mais dès que le billet vert a rebondi, ils ont piqué du nez. Tout affaiblissement du dollar a en effet tendance à pousser les investisseurs à acheter des matières premières pour protéger leur capital d'une perte de valeur. Par ailleurs, le discours du président de la banque centrale américaine, Ben Bernanke, "n'a pas instillé beaucoup de confiance sur le marché", a noté M. Ilczyszyn. "La croissance (économique) adopte un rythme d'escargot, on a une croissance très lente en perspective, le marché de l'emploi est dans une situation catastrophique", a-t-il ajouté. "Le niveau de l'offre est très élevé (aux Etats-Unis) donc je pense qu'on a des prises de bénéfices avant le week-end".