Une campagne mondiale contre la peste bovine est en train d'achever ses activités sur le terrain, "ouvrant la voie à une éradication officielle de la maladie mortelle du bétail", a indiqué jeudi l'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). La peste bovine ne touche pas directement l'homme, mais elle inflige des pertes massives aux troupeaux de bovins, "laissant dans son sillage famine et dévastation", rappelle la FAO dans un communiqué. "La lutte et l'élimination de la peste bovine ont toujours constitué une priorité", pour la FAO, a déclaré le directeur général de l'agence spécialisée, Jacques Diouf, lors d'un symposium mondial sur l'éradication de la peste bovine qui a rassemblé experts et responsables à Rome mercredi et jeudi. Dans l'attente de l'examen des derniers rapports officiels sur la situation de la maladie dans quelques pays par l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l'éradication de la peste bovine à l'échelle mondiale devrait être officiellement proclamée par la FAO et l'OIE à la mi-2011, assure l'agence onusienne. Le programme mondial d'éradication de la peste bovine (Grep) a été créé en 1994 en tant que mécanisme mondial de coordination visant à lancer une campagne mondiale, systématique et intégrée, de lutte contre la peste bovine, rappelle la FAO. Le Grep a donné la dernière impulsion décisive à une campagne de recherche scientifique, de surveillance et de vaccination des animaux sur le terrain qui durait depuis des dizaines d'années. "Ensemble, nous avons vaincu la peste bovine. Ensemble, nous sommes plus forts. Ensemble, nous éliminerons la faim dans le monde", a conclu M. Diouf. Causée par un virus et diffusée par contact et par le biais de matériels contaminés, la peste bovine a décimé des millions de bovins, de buffles, de yaks et d'espèces sauvages apparentées, avec des taux de mortalité atteignant, dans les cas extrêmes, près de cent pour cent. Ce virus du nom de Rinderpest était mortel pour le bétail. Il sévissait principalement dans le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Asie. La FAO a déclaré qu'elle arrêtait de suivre et d'éliminer le virus à présent. La maladie était arrivée tout d'abord en Afrique à la fin du dix-neuvième siècle. À ce moment-là, entre 80% et 90% des bovins avaient été tués par le microbe. L'éradication de ce virus est considérée comme la meilleure réussite dans l'histoire vétérinaire. Cela a sauvé indirectement la vie de millions de gens (parmi les plus pauvres). Un vaccin avait été déjà mis au point dans les années 60. Ensuite, un test avait été développé pour savoir si un animal était infecté. Ce test pouvait être facilement être utilisé par les locaux. Ce test s'était avéré très utile lors des dernières étapes du programme d'éradication, soit pour éliminer les poches de résistance au Soudan et en Somalie.