Redha Malek, président de l'Alliance nationale républicaine (ANR), milite pour la consolidation des secteurs économique, public et privé, en parallèle. Invité par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) avant-hier, dans le cadre du cycle des débats sur le volet social et économique des partis qui animent la scène politique nationale, M. Redha Malek, a appelé à l'encouragement des deux secteurs (privé et public). Pour ce qui est du secteur étatique, l'ancien chef du gouvernement a plaidé en faveur de l'encouragement des opérateurs économiques nationaux pour réaliser le développement du pays. Pour illustrer sa conception du secteur public, le président de l'ANR a rappelé que " les multinationales japonaises qui dominent le monde d'aujourd'hui, étaient des entreprises publiques. Celles-ci avaient acquis le savoir-faire à travers le monde avant de changer de statut ". Dans le même sillage, M. Redha Malek défend que le développement économique nécessite la réhabilitation de la production nationale de qualité et l'encouragement de l'investissement direct national. Evoquant les conditions socioprofessionnelles dans lesquelles évoluent les cadres des entreprises publiques, l'invité du FCE prône la prise en charge des préoccupations des cadres algériens pour éviter leur exil, avant d'affirmer son option pour le concept de l'Etat régulateur, en appelant à la limitation du rôle de l'Etat à la régulation et au contrôle. Toutefois, le signataire des fameux accords de stand-by, conclus avec le FMI en 1994, soulignera aussi que " le développement du pays ne peut se faire par l'Etat seul, mais par toute la société et en particulier, les entrepreneurs privés ". " Il faut dépasser la mentalité qui se méfie du secteur privé en développant une culture de l'entreprise quel que soit son statut ", a-t-il expliqué. Toutefois, le chef de file de l'ANR a exhorté les pouvoirs publics et l'ensemble des représentants de la société civile à renforcer la lutte contre le marché informel. " L'économie informelle est un frein pour le développement de l'entreprise productive, et mieux encore, un danger pour l'économie nationale et pour le pays, d'où la nécessité de l'éradiquer ", a-t-il déclaré. C'est à partir de là, que l'orateur abondera dans une véritable plaidoirie en faveur du privé national en reconnaissant que le secteur privé en Algérie a commencé à prendre de l'envergure. Cependant, il a relevé un certain nombre de contraintes qu'affrontent les opérateurs économiques qu'il est possible de surmonter par la concertation avec les pouvoirs publics et si toutes les parties concernées mobilisent leurs forces. A ce registre, il citera, en plus de la prolifération de l'économie informelle, la question de la fiscalité, de la bureaucratie et de ses lenteurs, de la réforme bancaire et la lutte contre la contrefaçon. L'ancien chef du gouvernement défend que l'option pour l'encouragement de l'investissement privé en Algérie est une alternative inévitable pour faire face aux nouvelles mutations qui s'opèrent sur le marché mondial, citant, à cet effet, les cas de la Turquie et du Japon qui n'ont atteint leurs objectifs en matière de développement économique qu'en misant sur l'entreprise privée.