“Soyez des hommes propres, honnêtes et ne reniez pas vos régions”, tel est le conseil prodigué aux futurs députés par le président de l'ANR Rédha Malek, hier, depuis Batna. Accueilli par des youyous et du baroud, le chef de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Rédha Malek, a été en campagne dans sa région natale Batna. Plaçant la barre de son discours politique haute, l'ex-Chef du gouvernement a dissocié le combat politique de la course aux mandats. La noble chose politique, qui se construit à la longue, n'est pas liée à la comptabilité éphémère des sièges qui peut dépendre de calculs reflétant certains équilibres plus que la réalité du terrain. “Bien qu'on ait rien eu en 1997 et en 2002, on n'a pas baissé les bras et nous sommes là, à accomplir notre mission nationale et patriotique”, expliquera-t-il. L'homme, qui fut appelé au chevet de la République quand la nation était à genoux, n'a pas été tendre avec les ministres candidats à qui il a demandé à ce qu'ils présentent leur bilan avant leur candidature. “Qu'ils prouvent qu'ils ont travaillé et qu'ils ont droit à cette investiture”, lancera-t-il. Mieux, il a demandé aux électeurs “le rejet des candidats qui résident à l'étranger, ceux qui pompent l'argent de l'Algérie hors frontières”. Formé dans le mouvement national et fidèle à ses engagements, Rédha Malek a réitéré sa conviction que “si on croit à l'Algérie, on doit y vivre et la défendre”. À ce propos, les notions de droit et devoir du citoyen, qu'il soit élu ou électeur, ont toutes leur importance chez Rédha Malek qui, dans sa perception de l'Etat-nation, ne leur trouve pas de frontières les séparant. Le 17 mai prochain, pour le président de l'Alliance nationale démocratique, “est une occasion que la jeunesse doit saisir pour demander ses droits légitimes et participer à la formation d'un nouveau Parlement, muni de toutes ses prérogatives, en toute transparence”. Pour cela, il invite ce grand réservoir électoral à aller voter en masse. “C'est l'occasion de mettre fin au parachutage et de dépoussiérer l'administration”, prévient-il. Faisant allusion à la Coordination républicaine que son parti forme avec l'UDR et le MDS, Rédha Malek a développé les valeurs et principes sur lesquels se base leur démarche de construction d'un pôle démocratique assaini des luttes de chefferie. “Lutter contre la marginalisation de la jeunesse, à travers une volonté politique d'insertion sociale, économique et politique des jeunes compétences”, est un point de convergence dans cette alliance. Ainsi, a-t-il plaidé pour le soutien des petites et moyennes entreprises appelant les banques à faciliter l'accès aux crédits d'investissement. Si l'Etat maintient des banques à fonds publics, c'est pour qu'elles soient son outil d'aide financière au développement. Que ces institutions accomplissent leur mission et ne cherchent pas à se comporter comme des établissements de droit privé assujettis à la seule rentabilité. L'ancien chef du gouvernement a lancé un appel aux jeunes marginalisés et bloqués par une administration toujours souffrant de la bureaucratie qu'il existe des créneaux dans lesquels le poids de l'état doit s'affirmer. C'est une piste pour les jeunes porteurs de projet, notamment dans le tourisme où l'Algérie accuse, pour son développement, trois décennies de retard par rapport à ses voisins surtout à cause du terrorisme. M. Rédha Malek plaidera pour le développement d'un tourisme interne, surtout que la demande algérienne, un million l'année dernière, fait le bonheur des autres pays concurrents. S'exprimant depuis Batna, l'ex-Chef du gouvernement rappellera que le tourisme culturel, autour de sites comme ceux de Timgad, est un avantage comparatif qu'il faut mettre en avant. Lamia F.