Intervenant lors d'une séance plénière dédiée au débat sur la déclaration de politique générale du gouvernement, présentée jeudi dernier par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, des députés de différents partis politiques ont estimé, dimanche soir à Alger, qu'une "gestion rationnelle" de l'important budget alloué par l'Etat à l'investissement public au titre du programme quinquennal en cours (286 milliards de dollars) permettrait à l'Algérie de se débarrasser, une fois pour toute, de sa dépendance des hydrocarbures et d'édifier une économie solide et diversifiée. En effet, les élus du peuple se sont félicités des avancées enregistrées ces dernières années grâce à la politique de bonne gouvernance initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Ils ont évoqué, dans ce contexte, les projets importants réalisés dans des secteurs comme les travaux publics, le transport, les ressources en eau. A cet effet, Kamel Bouchoucha, député du Rassemblement national démocratique (RND), a affirmé lors de cette séance de nuit présidée par Abdelaziz Ziari, président de l'APN, en présence du Premier ministre et des membres du gouvernement que l'Algérie est l'un des rares pays à jouir d'une opulence financière dans un contexte mondial marqué par une crise économique et financière sans précédent. "Il faut d'abord comparer entre l'Algérie d'aujourd'hui et celle d'avant 1999, avant de tirer des conclusions prématurées". Dans ce sens, M. Bouchoucha a tenu à faire allusion au programme quinquennal 2010-2014 qui constitue un "grand pas vers le développement de l'Algérie dans tous les secteurs", tout en rappelant les progrès socio-économiques réalisés grâce au programme quinquennal 2005-2009. Pour sa part, Mohamed Khandek, député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a indiqué que "si ce colossal budget était dépensé réellement dans le financement des projets auxquels il est destiné, notre pays va, en moins d'une décennie, rejoindre le rang des pays émergents". Or, pour ce faire, a-t-il a ajouté " il faut mettre tous les moyens financiers publics à l'abri des détournements et des convoitises de l'étranger". Quant à Torkiya Iskander, députée du Front de libération national (FLN), celle-ci a rendu hommage au président de la République pour avoir mis les moyens financiers nécessaires à la réalisation du projet de l'autoroute Est-Ouest qu'elle a qualifié de "l'autoroute de l'espoir et du désenclavement". D'un point de vue contraire, Leila Hadj Arabe, du RCD, s'est interrogée sur les véritables raisons ayant motivé l'augmentation du budget consacré au projet de l'autoroute qui est passé de 4 milliards de dinars, initialement, à 12 milliards de dinas. Le débat sur la déclaration de politique générale du gouvernement prendra fin aujourd'hui avec l'intervention de 193 députés enregistrés pour intervenir lors des plénières. Hier plusieurs membres de l'APN ont appelé à rétablir la confiance entre le citoyen et l'administration, estimant que le rétablissement de cette confiance passe nécessairement par l'éradication des pratiques malsaines comme la bureaucratie, la corruption et toutes sortes de malversations. Les parlementaires ont estimé que "notre pays connaît actuellement une crise de confiance entre le citoyen et ses gouvernants", soulignant la nécessité de mettre à profit l'aisance financière du pays pour "rétablir cette confiance" et "rattraper le déficit enregistré en matière de politique sociale". Estimant qu'il existe un "grand écart" dans la répartition des projets de développement entre les wilayas, les intervenants ont appelé le gouvernement à accorder une importance particulière aux wilayas intérieures du pays, pour améliorer le bien-être des citoyens et leurs conditions de vie. D'autres parlementaires ont soulevé, dans ce sens, les problèmes vécus par les enfants scolarisés dans ces régions enclavées, notamment en ce qui concerne le transport et la restauration scolaires. Ils ont exhorté le gouvernement à renforcer les programmes de développement rural et à accorder toute l'attention nécessaire au développement humain qui s'appuie sur les secteurs de l'éducation, l'enseignement et la formation. Lors de cette séance plénière présidée par Abdelaziz Ziari, président de l'APN, le débat a été également focalisé sur la lutte contre la corruption, un phénomène qui "ronge notre société", ont affirmé des députés, précisant que le combat contre ce fléau "doit commencer, d'abord, au niveau de la collectivité locale par les élus eux-mêmes". Pour d'autres intervenants, la lutte contre la corruption "est aussi l'affaire de la société toute entière".