Selon le magazine Petroleum Economist, en dix ans, les exportations de GNL sont passées de 12 à 6% du total des échanges mondiaux de ce gaz. Et alors que sur la même période le volume des échanges de gaz dans le monde s'est développé de 8,1%, les exportations algériennes ont baissé de 11%. Pour le magazine, ces mauvais résultats sont dus au manque d'investissements dans le secteur. En effet, malgré la mise en service de Medgaz, les capacités d'exportations de l'Algérie tomberont à court terme à 80,1 milliards de mètres cube par an. Plusieurs projets d'investissement dans des infrastructures de GNL ne seront pas achevés avant 2013 au plus tôt. L'usine d'Arzew (ouest), construite par l'italien Saipem et le japonais Chiyoda, et celle de Skikda confiée à KBR connaissent d'importants retards. Aussi, l'ensemble du méga projet gazier de Gassi Touil, ne sera pas réceptionné avant 2013, au lieu de 2009 comme prévu initialement. Sonatrach est en train de développer ce projet. Le groupe pétrolier public avait déjà entamé la réalisation de segments de ce projet qui englobe toute la chaîne du GNL, de l'exploration à la liquéfaction. Située à 1000 km au sud-est d'Alger et à 150 km de Hassi Messaoud, la région de Gassi Touil qui s'étend sur 170 km de long et 105 km de large, est à vocation pétrolière et Gazière. Ce projet, décidé en 2003 et qui a vu l'entrée dans le partenariat des deux compagnies espagnoles (Repsol et Gas Natural), devait être achevé en 2009, mais le retard accusé par les deux partenaires a amené l'entreprise algérienne à revoir ses cartes et à rompre le contrat après plusieurs mises en demeure. Mieux, le recours à un tribunal commercial international s'est avéré nécessaire pour Sonatrach, en ce sens qu'elle a perdu beaucoup d'argent dans cette affaire. Rappelons dans ce contexte que le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi a récemment déclaré que la production algérienne de GNL est inférieure de 20% à sa capacité, à cause "d'un accident dans l'un des sites de production. Il a également indiqué que a production algérienne de GNL reprendra son niveau normal dans quelques mois. Mais selon un analyste du marché du GNL interrogé par l'agence Reuters, la production algérienne est tombée en septembre à son plus bas niveau de l'année. Par cette déclaration, Youcef Yousfi espère rassurer l'Europe, principal marché pour le GNL algérien, après la baisse de la demande américaine. Il a, d'ailleurs, rappelé que l'Algérie est un des plus importants pays exportateurs de GNL, avec une capacité de 30 milliards de mètres cubes par an. Notons, par ailleurs que pour ce qui est des exportations de gaz par gazoduc, la mise en service du Medgaz connaît des retards à répétition, tandis que le Galsi, qui reliera l'Algérie à l'Italie en passant par la Sardaigne, n'est pas attendu avant 2014.