Le ministre délégué chargé du Développement rural, Rachid Benaïssa, a suggéré la création de caisses de mutualité agricole et rurale pour financer les projets de développement rural. S'exprimant hier, au Forum, d'El Moudjahid, il a indiqué que cette idée est à l'étude au niveau des spécialistes. Car pour lui, la Badr et la Cnma, qui prennent en charge actuellement le financement des projets de l'agriculture, ont besoin encore d'être développées et soutenues. D'où l'idée, selon lui, de recourir à d'autres sources de fianancement. "Pourquoi ne pas créer des caisses de mutualité agricole et rurale (CNMAR), une idée qui a réussi ailleurs ; pourquoi pas ici" a-t-il dit. Le ministre n'a pas manqué de mettre en relief les efforts élaborés de l'Etat pour la mise en œuvre des projets de développement rural dans le cadre de la politique du renouveau rural qui, il faut en convenir, engage annuellement 4 milliards de dollars, ajoutant que l'application de cette politique sera accompagnée par un dispositif de suivi de la réalisation des projets et de la gestion des financements correspondants. Selon l'invité du Forum d'El Moudjahid, entre la période 2003-2006, jugé "expérimentale", "nous avons réalisé 2 300 projets (PPDRI), ce qui a permis de créer quelque 95 000 emplois directs et indirects". Il a, par ailleurs, appelé à coordonner et impliquer toutes les compétences nationales notamment les cadres universitaires à s'impliquer dans l'application de la politique du renouveau rural. M. Benaissa dira dans ce contexte que près de 1.500 projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI) sur 2 229 projets inscrits, sont actuellement lancés pour être réalisés durant la période 2007-2013, et ce dans le cadre de la politique gouvernementale de renouveau rural initiée en 2002. Selon le ministre délégué au Développement rural, il existe en Algérie 979 communes rurales et 562 autres urbaines avec un taux de ruralité partielle allant de 0 à 49%, ajoutant que le monde rural concerne plus de 13 millions d'habitants répartis en 1,85 million de ménages, dont 70% sont des jeunes. Le ministère délégué, qui a recensé 400 000 exploitations concernées par les programmes de développement, a pour rôle de promouvoir une politique d'accompagnement. Car la politique du renouveau rural s'articule autour d'un certain nombre de principes entre autres la réhabilitation et modernisation d'un village ou d'un ksar, la diversification des activités économiques, la protection et valorisation des ressources naturelles (forêts, oasis, steppe…) et la protection du patrimoine. Il s'agit, pour Rachid Benaïssa, d'une révolution en matière de méthode de travail. Car les projets de proximité sont conçus à la base et ne sont pas dictés, comme à l'accoutumée d'en haut c'est-à-dire de l'administration. C'est là où réside la nouveauté. Aussi, le ministre délégué chargé du Développement rural souligne que son département a développé un système d'évaluation et de suivi à travers une politique d'accompagnement. "Pour nous, il n'y a pas de territoires sans avenir mais il y a des territoires sans projets", dira en substance Rachid Benaïssa.