Les prix des métaux de base échangés au London Metal Exchange (LME) ont connu une semaine mitigée qu'ils ont terminée en baisse, suivant les fluctuations du dollar sur un marché prudent, le cuivre montant pour sa part à un plus haut depuis 2 ans avant de se replier nettement. Les cours des métaux industriels ont bénéficié lundi et mardi d'un affaiblissement du billet vert, avant de refluer au long de la semaine selon les fluctuations de la monnaie américaine, alors que s'intensifiaient les spéculations sur les nouvelles mesures d'assouplissement monétaire que pourrait prendre la semaine prochaine la Réserve fédérale américaine (Fed). Selon l'ampleur des injections de liquidités que pourrait décider la Fed pour soutenir la croissance américaine, "nous pourrions assister à une correction brutale sur les marchés si ces mesures devaient décevoir, ou, comme c'est plus probable, correspondre à ce qui est déjà intégré dans la récente hausse des prix" des métaux, soulignait Edward Meir, de MF Global. Les spéculations sur ces éventuelles mesures de la Fed pèsent sur le dollar depuis plus d'un mois, cette dépréciation du billet vert renforçant la propension des investisseurs munis d'autres devises à se tourner vers les matières premières libellées en dollars. "La volatilité sur les métaux de base s'est accrue ces dernières semaines, et alors que le marché reste obnubilé par le dollar, il y a des chances pour un retournement à la baisse" des métaux, confirme William Adams, analyste du site BaseMetals.com, notant qu'en cas de rebond du dollar, les cours "auront du mal à se maintenir à leurs hauts niveaux actuels". En revanche, des indicateurs économiques ont été propres à soutenir les cours, avec des commandes de biens durables ou des ventes de maisons neuves meilleures qu'attendu en septembre aux Etats-Unis, et un Produit intérieur brut américain du troisième trimestre conforme aux attentes (+2,0%). Par ailleurs, les fondamentaux du marché restaient solides, relevait Robin Bahr, de Crédit Agricole, citant la fermeture de fonderies de zinc et de plomb en Chine, qui réduit d'autant l'offre sur le marché mondial. "Les contraintes d'approvisionnement sont perceptibles sur d'autres métaux, tels le cuivre et l'étain, sur lesquels dominent les craintes de rétrécissement du marché. La hausse des cours devrait donc se poursuivre sur les prochains mois, même si ça ne sera probablement pas sans à-coup", a noté M. Bahr. Le ZINC a par ailleurs été porté en début de semaine par le rapport mensuel du Groupe international de recherches sur le zinc et le plomb, qui a fait état d'un déficit de 30'000 tonnes du marché mondial du zinc raffiné en août. Il est monté mardi à 2.638 dollars la tonne, au plus haut depuis début janvier. Le PLOMB a grimpé mercredi jusqu'à 2619 dollars la tonne, son niveau le plus élevé depuis mi-janvier, avant de se replier nettement. Le CUIVRE, baromètre du marché, est monté mardi jusqu'à 8554 dollars la tonne, son niveau le plus haut depuis début juillet 2008, avant de finir la semaine en baisse. Le marché était soutenu par un mouvement social dans la mine géante chilienne de Collahuasi, qui produit environ 3% du cuivre mondial, où des négociations ont repris vendredi entre les mineurs et la direction de la mine, mais en cas d'échec, une grève pourrait paralyser le site dès le 5 novembre. L'ETAIN a continué son repli, après avoir atteint mi octobre un niveau record jamais atteint auparavant.De leur côté, les prix de l'or et de l'argent se sont ressaisis cette semaine, après s'être nettement repliés la semaine précédente, profitant à nouveau de leur statut de valeurs refuges, tandis que le palladium s'envolait à son plus haut niveau depuis plus de neuf ans. L'or, dont le prix avait dégringolé de plus de 70% la semaine dernière, s'est sensiblement repris, évoluant entre 1320$ et 1350$ l'once tout au long de la semaine. "Les prix de l'or se calquent de plus en plus sur les mouvements du marché des changes, les indicateurs macro-économiques et les anticipations du marché relatives aux mesures d'assouplissement monétaire" que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait adopter la semaine prochaine, observait Suki Cooper, analyste de Barclays Capital. Les spéculations sur la mise en place de mesures d'assouplissement monétaire par la Fed pour soutenir la croissance américaine ont lourdement pesé sur le billet vert depuis un mois, rendant bien plus attractifs les achats d'or libellés en dollar pour les investisseurs détenant d'autres devises. Le marché de l'or "continue d'être porté par les interrogations sur l'état de l'économie mondiale" mais aussi par "la prolongation de politiques monétaires accommodantes" dans les pays développés, confirmait jeudi dans son rapport trimestriel le Conseil mondial de l'or (CMO). En revanche, une partie des investisseurs semble réaliser des prises de bénéfices, observaient les analystes de Commerzbank, relevant que jeudi, alors que le cours du métal jaune a grimpé de 1,4%, le plus important fonds d'or coté au monde, SPDR Gold Trust a vu le niveau de ses participations reculer de quelque 5 tonnes. L'argent a remonté dans le sillage de l'or, franchissant à nouveau le seuil des 24$ l'once.