Le groupe AXA a obtenu l'accord du Conseil national de l'investissement (CNI) pour créer une filiale algérienne en partenariat avec la Banque Extérieure d'Algérie (BEA) et le Fonds national d'investissement (FNI), selon le quotidien électronique TSA qui reprend les propos du président de l'Union nationale des assureurs (UAR), Lamara Latrous. AXA détient 49% du capital de cette société d'assurance. Le reste du capital est réparti entre le Fonds national d'investissements (FNI, 36%) et la Banque Extérieure d'Algérie (BEA, 15%). Toutefois AXA aurait mal accueilli la nouvelle décision algérienne d'obliger les compagnies d'assurances à réassurer 50% de leur portefeuille chez la Compagnie centrale de réassurance (CCR, publique). La cause ? " Cette mesure n'arrange pas AXA dans la mesure où ce groupe dispose de sa propre filiale de réassurance et donc veut lui confier de gérer son portefeuille ", explique un proche du dossier. Le gouvernement a décidé de réorganiser le marché de la réassurance en renforçant le rôle de la CCR. Pour tenir son rôle de futur monopole public sur le marché national de la réassurance, l'Assemblée générale extraordinaire de la CCR a décidé le 28 juin 2009 une augmentation de son capital social qui est passé de 5 milliards de dinars à 13 milliards. La CCR vient de recevoir la note B+ (positive) pour sa solidité financière de la part de AM Best, leader mondial des agences de notation dans le secteur des assurances. Rappelons que le groupe français a introduit, le 31 janvier 2009, un dossier d'agrément auprès du ministère des Finances pour créer sa filiale algérienne, qui sera détenue à 100% par la maison mère. Il a émis le souhait d'obtenir une dérogation à la loi obligeant les groupes étrangers à détenir au maximum 49% de leurs filiales en Algérie. "Il y a deux ans, l'assureur français avait engagé des négociations avec une jeune compagnie privée locale. Le directeur général d'AXA Algérie, Adelane Mecellem" a indiqué il y a quelques mois que la concrétisation du partenariat bancassurance AXA-Algérie-BEA est liée à l'aboutissement de la démarche d'agrément par la Direction des assurances du ministère des Finances des deux sociétés de droit algérien, créées en décembre 2008 par la multinationale dans les domaines de l'assurance dommages et de l'assurance-vie. Le partenariat avec la BEA est pour AXA Algérie un des volets d'une stratégie de distribution "multicanal " qui reposera, en outre, sur la création par le groupe de son propre réseau d'agences, ainsi que sur des accords de distribution avec les courtiers de la place. Pour Adelane Mecellem, l'intérêt du groupe AXA pour l'Algérie ne date pas du règlement du contentieux franco-algérien intervenu en mars 2008, qui ajoute qu'AXA Algérie souhaite, après l'obtention de son agrément, "contribuer pleinement avec les professionnels de la place, dans le cadre de l'Union des sociétés d'assurance et de réassurance, à la poursuite de l'évolution du cadre réglementaire en matière de produits d'assurance-vie notamment".