Les prix du pétrole montaient hierà l'ouverture à New York, après une incursion à plus de 85 dollars le baril pour la première fois en six mois, alors que le marché spéculait sur des mesures de relance monétaire et une baisse des stocks de brut aux Etats-Unis. Vers 13H05 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre s'échangeait à 84,86 dollars, en hausse de 96 cents par rapport à la veille. Il a bondi dans les échanges électroniques précédant la séance à la criée à 85,04 dollars, son plus haut niveau depuis début mai. "La hausse des prix ces derniers temps s'explique largement par l'attente d'importantes mesures d'assouplissement monétaire de la banque centrale américaine", la Fed, qui devait conclure mercredi une réunion de politique monétaire, ont rappelé les analystes de la Commerzbank. "Par conséquent, les prix du pétrole risquent de se replier si la Fed devait annoncer des rachats de bons du Trésor moins importants que prévu par certains intervenants du marché", ont-ils ajouté. La diffusion du communiqué de la Fed est prévu à 18H15 GMT. Il devrait détailler de nouvelles injections de liquidités pour soutenir la croissance. Selon l'analyste, les cours étaient aussi stimulés par les résultats des élections législatives américaines, qui ont donné aux républicains la majorité à la Chambre des représentants, mais pas au Sénat. "Le marché estime que ce sera positif pour les entreprises, et espère que l'économie va se reprendre et que des emplois vont être créés", a-t-il expliqué.Notons par ailleurs que les stocks de pétrole brut des Etats-Unis, déjà au plus haut depuis vingt ans, ont augmenté plus que prévu la semaine dernière, tandis que ceux de produits raffinés ont fortement diminué, selon les chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Energie (DoE). Les stocks de brut ont progressé de 2,0 millions de barils à 368,2 millions de barils lors de la semaine achevée le 29 octobre, un niveau qui n'avait plus été vu depuis 1990. Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires anticipaient une hausse moindre, de 800'000 barils. Ces réserves sont supérieures de 9,6% à leur niveau de l'an dernier, a précisé le DoE, et au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne en cette période de l'année. A l'inverse, les stocks d'essence ont chuté de 2,7 millions de barils, à 212,3 millions de barils. Les analystes s'attendaient à une diminution de seulement 400'000 barils. Ils ne sont plus supérieurs que de 1,9% à ceux de l'an dernier, toujours au-dessus de la limite haute de la fourchette moyenne. Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont baissé de 3,6 millions de barils, à 164,9 millions de barils, alors que les analystes prévoyaient un recul limité à 1 million de barils. Elles sont désormais inférieures à leur niveau d'il y a un an (-1,5%), mais toujours au dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne. La cadence des raffineries américaines s'est de nouveau nettement ralentie: elles ont fonctionné à 81,8% de leurs capacités, contre 83,7% la semaine précédente. Côté demande, sur les quatre dernières semaines, les Américains ont consommé en moyenne 18,9 millions de barils par jour (mbj) de produits pétroliers, soit une hausse de 0,3% par rapport à la même période l'an passé. La consommation d'essence ressort stable sur un an, mais celle de produits distillés en hause de 11,1%. R.E.