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Hommage posthume à H'nifa, la chanteuse des désespoirs
Association culturelle, “Issegh N'Souaama”
Publié dans Le Maghreb le 25 - 04 - 2007

Dites à vos mémés kabyles recluses derrière leur métier à tisser, l'effet que leur faisait H'nifa, la chanteuse de la vie lorsque le poste radio noir, petit format, diffusait, à travers, “ Nouva l'khalet”, ses odes de tristesse.
Dites à vos mémés laboureuses de champs arides, si pendant la cueillette d'olive, la prose de H'nifa n'était pas sur toutes les bouches, tel un cri collectif contre les endurances. Dites-leur si H'nifa avait raison quand elle chantait les exils, la pauvreté et les amours déchirants… La génération d'aujourd'hui ne connaît, certes, pas cette femme qui a eu un parcours des plus riches mais aussi des plus tristes, tel fut celui de Dalida ou encore d'Edith Piaf. Fait rarissime, une petite association culturelle, “ Issegh N'Souaama ” établie à Mekla, a rendu un vibrant hommage à cette chanteuse kabyle entre les 21 et 23 avril derniers. L'hommage auquel a participé Mohamed Chami, archiviste de la chanson kabyle, s'est déroulé à la Maison de la culture de Tizi-Ouzou, et placé sous le signe de “ H'nifa: diva de la chanson kabyle ”. Au menu, des conférences et des expositions retraçant la vie et l'œuvre de la femme artiste qui s'est éteinte à l'âge de 57 ans, ainsi que la présentation de pièces de théâtre et le montage de joutes poétiques. Les jeunes Algériens ne connaissent donc pas ce nom qui s'est forgé tout seul, par des coups durs, des labeurs incessants et de déception en spirale. Son répertoire est, d'ailleurs, le parfait reflet de ces mésaventures qui l'ont accompagnée jusqu'à sa mort seule dans un hôtel parisien à trois sous, un mercredi 23 septembre de l'année 1981. Anonyme, elle mourut, celle qui restera plusieurs jours dans la morgue, et qui sera enterrée dans le Paris de sa délivrance, avant d'être rapatriée à Alger, grâce à ses compères Slimane Azem, et d'autres…“ Je ne suis pas en train de chanter, je ne fais que relater mon vécu ”, disait l'artiste authentique. Ses chansons sont le miroir de sa vie semée de complaintes, de misère et de privations. Elle était née pour être le porte-voix de toutes ces femmes à qui l'on a ôté, d'avance, la parole. H'nifa n'en voulait à personne, en témoigne l'un de ses titres phares, D'rray-iw, (c'est ma raison). Elle est née le 4 avril 1924 à Ighil-M'henni dans la commune d'Ath Jennad (Azzefoun). Son vrai nom est Ighil Larbâa Zoubida : sa famille s'est établie pendant quelques années à La Casbah d'Alger. C'était, à l'époque, le cocon des pauvres qui quittaient leurs terres arides afin de chercher “ fortune ” dans une capitale en effervescence. Le retour au bercail, en 1939, a donné lieu à son mariage avec un ami de son père, commerçant de son état. Cette union fut de courte durée. En rentrant chez elle, elle a retrouvé une famille complètement déchirée. Commença, alors, la grande aventure au cours de laquelle elle n'a pas cessé de recevoir de rudes coups de toutes parts. Elle se rendit à Alger où elle se remaria mais pas pour longtemps. De cette union qui allait à son tour éclater en 1950, H'nifa eut une fille. Pour subvenir à ses besoins et à ceux de son enfant et de sa mère, celle qui allait devenir plus tard l'étoile de la chanson kabyle, travailla, d'abord, comme femme de ménage , trouva une chambre en co-location avec Chérifa, un autre astre de la chanson kabyle. Un riche commerçant d'Alger se remarie avec elle, mais cette troisième union finit comme les deux autres, sa fille Leïla n'étant pas acceptée par ce troisième mari. Elle reprend du service comme femme de ménage. C'est alors que Chérifa, qui eut à écouter H'nifa chanter, lui proposa de le faire à la Radio. Une proposition qui est pratiquement difficile avec les tabous de l'époque. Devant les difficultés de la vie, étant illettrée, elle ne pouvait prétendre qu'à des postes de peine. Aussi, celle qui va devenir la grande H'nifa, accepta de briser le tabou. Mustapha Hasni d'abord, cheikh Nourredine, ensuite, furent ses anges- gardiens à Radio Alger. Dans ses débuts, elle intègre “tharbaât n' lkhalath” troupe féminine où elle retrouva Chérifa et d'autres telles Djamila, Zina, Ounissa, En juillet 1956, elle gagne la France avec son ami Mustapha Hasni et rencon-tre d'autres chanteurs tels Taleb Rabah, Bahia Farah, Akli Yahiatène, Missoum et Kamel Hammadi, En parallèle, H'nifa se retrouva dans la fédération de France du FLN. Depuis, les divers tubes défilent: Djurdjura, Nadia, Ifuk Zit, Wyeeak Abnadem, etc… Elle signa le début d'une longue carrière artistique par l'enregistrement d'une chanson intitulée Acewwiq n Iqaâ n tezdayt, une pièce musicale de genre doux qui demeure introuvable dans la discothèque de la Chaîne II. En 1962, juste après l'Indépendance, elle retourna au pays. Son espoir était de se faire une petite place parmi les siens dans une Algérie libre. Malheureusement, les choses ne se passaient pas comme elles devaient l'être, telles que notre grande dame le croyait naïvement. De déception en déception, elle finit par s'envoler de nouveau en direction de la France, et ce, vers l'année 1973. En compagnie de Cheikh Nordine, elle tenta l'aventure cinématographique en jouant dans le film Les chevaux du soleil. Ce ne fut qu'un point d'honneur ajouté à son actif, sans plus. Sa dernière chanson se trouve être Ay amitro. Dans cette chanson, elle raconte sa vie errante dans la capitale française et son ultime prestation publique a eu lieu, le 2 novembre 1978, à la Mutualité de Paris. Avec Kamel Hammadi qui était son mentor, elle signe des succès tels Ma Tebghidh Amengal , A Aqcic, A Zzher lw anda tenezidh, Darray iw et surtout sa chanson autobiographique Macci d Leghna. En 1974, elle se remarie une quatrième fois avec un riche commerçant de Tizi Ouzou mais H'nifa découvre qu'il est polygame et finit par partir. Elle repart encore en France, arrête de chanter un temps pour reprendre, quatre ans plus tard, avec Yewet iyi u Ufus iw. Elle participe à même un rôle dans L'Incendie de Mustapha Badie. Son corps fut d'abord enterré dans un cimetière parisien avant de reposer enfin au cimetière d'El Alia, sur cette terre qui n'a pas été généreuse avec elle.

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