"Le contentieux relatif au rachat par l'Etat algérien de l'opérateur égyptien de téléphonie mobile Orascom Télécom Algérie (OTA) n'aura pas d'effets significatifs sur l'environnement global des investissements étrangers en Algérie" a été affirmé, jeudi, le chef de la mission du FMI à Alger, Joël Toujas-Bernaté. Ce dernier croit que (...) "ce n'est pas forcément ce type d'affaire qui est plus significatif pour l'environnement global des affaires en Algérie", réduisant ainsi à sa juste valeur d'affaire commerciale l'épisode Djezzy. Mais au delà de ces déclarations, l'affaire Djezzy est, cependant, loin d'être enterrée. Le litige persiste entre les deux parties et demeure avec lui l'intransigeante décision algérienne à ne négocier qu'avec l'unique et principal partenaire qui est OTA, mettant de facto hors course le prétendant russo-norvégien VimpelCom. Le patron d'OTH M. Sawiris, en s'associant avec l'opérateur norvégien VimpelCom, tente de refaire le coup de Lafarge, alors que l'Etat algérien tient mordicus à s'approprier OTA en jouissant de son droit de péremption. La position algérienne est désormais claire. Les déclarations se suivent et se confortent les unes les autres. Après celles faites par le ministre algérien des Finances, M. Karim Djoudi, qui a confirmé que "l'Etat algérien tient à acquérir Djezzy", annonçant même que les premières démarches pour l'acquisition d'OTA (Orascom Télécom Algérie) ont été entamées déclarant que "l'Algérie a engagé une opération d'achat avec OTH, (Orascom Telecom Holding)", c'est au tour du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, de statuer sur ce cas. A ce sujet, le chef de l'exécutif a été incisif. M. Ahmed Ouyahia l'a bien signifié lors de son passage devant l'Assemblée populaire nationale martelant que "l'État algérien rachètera ce qu'on connaît communément Djezzy" et ajoutant : "Nous ne reconnaissons qu'un seul interlocuteur, Orascom Telecom holding". La messe est ainsi dite mais n'atténuera pas les tentatives de l'opérateur égyptien à vouloir obtenir gain de cause. Naguib Sawiris qui affirme s'être entretenu au téléphone avec le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, refuse d'assumer les quatre conditions fixées par le gouvernement algérien, et qui sont l'assainissement de la situation fiscale d'OTH vis-à-vis de l'Etat algérien auquel OTA est redevable de 17 milliards de dinars, ainsi que le règlement par Djezzy de sa dette contractée auprès d'autres parties en Algérie, dont l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) et le règlement de la situation des travailleurs de la société de téléphonie fixe dissoute "Lacom", dont les salaires n'ont pas encore été versés. La troisième condition est que Djezzy se doit d'appliquer la décision souveraine de la justice concernant la plainte déposée par la Banque d'Algérie pour fraude dans le transfert et la législation des changes pour 190 millions de dollars. Le quatrième préalable est que Djezzy doit payer 20% de la plus value à l'Algérie au moment de la vente, conformément à la législation algérienne. Lesquelles conditions sont considérées par l'opérateur égyptien comme étant ne "l'engageant pas". Il faut toutefois relever que le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, a déclaré, jeudi, en marge du séminaire international sur les NTIC tenu à Oran, que le Premier ministre n'a pas parlé à Naguib Sawiris. M. Benhamadi a estimé que le patron d'OTH "cherche à blanchir son image et fait du marketing politique". Azzedine Belferag