Photo : APS Par Salah Benreguia Les experts du Fonds monétaire international (FMI), dépêchés à Alger du 20 octobre au 2 novembre, conformément aux dispositions de l'article IV des statuts de cette institution, ont établi un constat globalement positif concernant les dernières mesures prises par le gouvernement.Le chef de la mission du FMI à Alger, M. Joël Toujas-Bernaté, a fait savoir que la mise en place du crédit documentaire comme unique système de paiement a permis d'«assainir le flux du commerce extérieur du pays, alors que les problèmes de trésorerie exprimés par les opérateurs économiques étaient transitoires et sont dépassés». Mieux, il a salué l'amendement de la loi sur la monnaie et le crédit. «Cette mesure positive permettra d'assainir le secteur financier et bancaire», a-t-il expliqué lors d'un point de presse consacré à la présentation du rapport de cette mission sur l'Algérie tenu jeudi dernier à l'hôtel El Aurassi. Concernant la décision des pouvoirs publics de mettre en place des représentants au sein des banques privées, M. Toujas-Bernaté a estimé que ces dernières «ne voient pas forcément d'un mauvais œil cette décision». «Cette mesure pourra favoriser le dialogue avec les pouvoirs publics pour mieux comprendre comment les banques privées répondent au mieux aux besoins de financement de l'économie algérienne», a-t-il souligné. Interrogé par des journalistes sur la position du Fonds par rapport aux récentes mesures de cadrage des investissements étrangers et du commerce extérieur (notamment la règle 49-51%), M. Toujas-Bernaté, qui a admis le fait d'une chute de 60% des investissements étrangers hors hydrocarbures en 2009 par rapport à l'année précédente, a cependant souligné que ce recul s'inscrivait dans un contexte global de baisse du flux des capitaux en raison de la crise internationale : «Le Fonds est toujours en position d'attente pour savoir les effets réels» des mesures prises par l'Algérie à cet effet. A la question de savoir si le climat des investissements est affecté par le contentieux relatif au rachat par l'Etat algérien de l'opérateur égyptien de téléphonie mobile Orascom Telecom Algérie (OTA), la réponse est «non». «Je crois que ce n'est pas forcément ce genre d'affaire qui est plus significatif pour l'environnement global des affaires en Algérie.» Selon lui, le plus important pour les autorités algériennes est d'améliorer le climat des affaires pour permettre aux différents investisseurs étrangers de tisser des partenariats avec les entreprises nationales : «Ce qui est plus important est de voir comment des investisseurs, même de plus petite taille, peuvent venir et trouver des partenaires au sein de l'économie algérienne.» Toutefois, il a reconnu que le secteur privé algérien demeure «relativement faible et fragmenté» pour pouvoir jouer un rôle de partenaire. Selon lui, cela appelle à des partenariats plutôt avec le secteur public. Mais là encore, «les investisseurs étrangers sont souvent réticents et ont besoin de réassurance pour pouvoir savoir comment investir», a-t-il estimé.