Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) a adopté, lors de sa visite de deux jours en Algérie, un langage équivoque au sujet de la situation économique du pays. S'exprimant lors d'une conférence de presse, organisée mercredi à la résidence d'Etat de Djennane El-Mithak à Alger, Strauss-Kahn a déclaré que l'Algérie est dotée de larges ressources naturelles mais la gestion " compliquée " fait que ces richesses " massives et aléatoires " se sont transformées en " malédiction " pour l'économie du pays. Invité à donner plus d'explication sur ces carences de gestion et sur d'éventuelles " conseils " que le FMI aurait donnés au gouvernement algérien, Strauss-Kahn répondra que son constat " ne s'applique pas uniquement sur l'Algérie mais concerne la majorité des pays en voie de développement ". Le FMI, a-t-il dit, n'a pas de " recettes définitives " pour améliorer la gestion des ressources naturelles. Il s'agit là, d'une " question à débattre entre les experts du FMI et les responsables algériens ". Tout en saluant les progrès réalisés sur le plan macroéconomique ( croissance à 4 %, inflation maîtrisée), le patron du FMI a estimé que la politique économique de l'Algérie devrait être orientée davantage vers le développement du secteur privé. Strauss-Kahn a indiqué, aussi, qu' un taux de chômage à plus de 10 % est loin de constituer un bon indice dans une économie largement dépendante des recettes en hydrocarbures. Le chômage des jeunes, selon lui, est à plus de 20 %. Il faut dire, toutefois, que le patron du FMI n'apporte rien de nouveau en rappelant que la gestion des ressources du pays laisse à désirer. Une carence connue par le commun des Algériens qui savent, également, que cette institution financière internationale est tout sauf un sauveur. Les séquelles de l'expérience vécue par l'Algérie avec le FMI, au début des 90, sont encore visibles aujourd'hui. Outre la dévaluation du dinar qui a porté un coup violent au pouvoir d'achat de la classe moyenne, le FMI était, pour ne citer que ces deux exemples, " l'ordonnateur " des licenciements massifs de travailleurs. Strauss-Kahn a indiqué, sur un autre plan, que l'Algérie pourrait acheter une partie des obligations du FMI, " si le fonds décide d'émettre une deuxième tranche d'obligations. Le FMI, atteste son DG, a vendus toutes les obligations émises en 2009 et dont la valeur est estimée à 900 milliards de dollars ". Diplomatie oblige, le DG du FMI a pris le soin de ne pas critiquer les mesures prises par le gouvernement Ouyahia au sujet de la régulation des IDE et le transfert des dividendes à l'étranger. Aux yeux de Strauss-Kahn, la montée du protectionnisme économique, que ce soit en Algérie ou ailleurs, était "faible ". Contrairement, a-t-il noté, à ce qui a été annoncé par " les oiseau de mauvais augure " qui ont prévu, des suites de la crise économique mondiale, une montée soutenue des mesures protectionnistes.