La privatisation des banques est présentée par le FMI comme devant être l'une des priorités des pouvoirs publics. Le directeur général du FMI, M. Rodrigo de Rato a qualifié hier à Alger de «très importants les efforts de l'Algérie durant ces dernières années». «Nous nous sommes engagés en Algérie dans des moments difficiles il y a de cela quinze ans et je pense que le travail et l'effort faits par le gouvernement et le peuple algériens sont très importants», a souligné M.De Rato, lors d'une conférence de presse animée hier à Djenane El-Mithak. Il a beaucoup insisté sur la nécessité de privatiser les banques afin que l'ouverture économique soit effective, à ceci près qu'elles ne tombent qu'entre des mains expertes en la matière. M.Rato, qui a ajouté avoir été reçu par Sidi-Saïd, a également mis en avant la nécessité que l'Algérie s'intègre le plus vite possible dans le marché européen, mais aussi maghrébin. Pour ce faire, il a proposé la tenue d'un séminaire en vue de faciliter ce processus. Pour ce qui est du taux de chômage, descendu à 13 % de la population active, le conférencier l'a quand même jugé insuffisant, précisant au passage que le seul moyen de le ramener à des normes acceptables, serait d'augmenter plus encore le taux de croissance. M.De Rato a indiqué par ailleurs, que la stabilité macroéconomique et l'ouverture commerciale et économique que connaît l'Algérie permettront aux deux parties de travailler ensemble dans plusieurs domaines tels le marché financier, la politique budgétaire et la politique d'investissement. Il a dans le même contexte exprimé sa conviction que «les grandes opportunités» que possède l'Algérie actuellement «vont être utilisées au bénéfice du peuple algérien». Le directeur général du FMI, qui a indiqué avoir évoqué tous ces sujets avec le Président Bouteflika, a ajouté qu'un travail important d'assistance et de collaboration technique est prévu pour les mois à venir entre l'Algérie et le FMI. Une importante délégation du FMI, conduite par son directeur général, Rodrigo de Rato, est arrivée, hier à Alger, dans le cadre d'une mission d'évaluation des réformes engagées par l'Algérie. Reçu par le président de la République, Rodrigo de Rato a également eu des entretiens avec le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, ainsi qu'avec les présidents de l'APN et du Conseil de la nation. Dans son évaluation de l'économie algérienne publiée fin janvier, le FMI avait exhorté Alger à ne pas laisser passer l'occasion de l'embellie financière constatée ces dernières années grâce à la bonne tenue du pétrole sur les marchés mondiaux, pour renforcer la stabilité macroéconomique du pays et dynamiser le marché de l'emploi en réduisant le chômage. Dans le même rapport, le FMI avait constaté que la croissance pour 2004 a baissé après un taux record réalisé en 2003. Constatant les indicateurs, tous au vert, des finances publiques, le Fonds monétaire international avait tout de même noté quelques faiblesses dans le rythme de réforme du secteur financier national, estimant négative pour la relance économique la prédominance du secteur public qui détient plus de 85% des activités bancaires. La privatisation des banques est présentée par le FMI comme devant être l'une des priorités des pouvoirs publics pour relancer efficacement la machine économique. Cette remarque a d'ailleurs été formulée par les responsables du Fonds à chacune de leurs visites en Algérie. Enfin, cette mission intervient dans le cadre d'une tournée au Maghreb qu'effectue le DG du FMI et qui a été sanctionnée par une conférence de presse.