La politique budgétaire au niveau global passe progressivement du soutien de la demande à la réduction des déficits. Néanmoins, les risques budgétaires restent élevés dans les pays avancés où les ratios de la dette publique au PIB augmentent encore rapidement, note le Fonds monétaire international (FMI) dans la dernière édition de son Fiscal Monitor. Selon cette étude, qui est publiée deux fois par an, le durcissement de la politique budgétaire devrait s'étendre et reposer sur des mesures discrétionnaires en 2011, tant dans les pays avancés que dans les pays émergents, mais il est nécessaire de donner des précisions sur les stratégies de sortie et les réformes à entreprendre face aux coûts budgétaires à long terme. Par ailleurs, si la croissance menace de ralentir bien plus que prévu, les pays avancés qui disposent d'une marge de manœuvre budgétaire devraient laisser jouer pleinement les stabilisateurs automatiques. En outre, si cela s'avère nécessaire pour que la reprise se poursuive, une partie du rééquilibrage prévu pour 2011 pourrait aussi devoir être remis à plus tard., souligne un communiqué de presse rendu public le 4 octobre 2010. Selon le Fiscal Monitor, qui s'appuie sur les projections de l'édition d'octobre 2010 des Perspectives de l'économie mondiale, le déficit budgétaire au niveau mondial devrait tomber de 6¾ % du PIB en 2009 à 6 % cette année, conformément aux projections antérieures. Cette baisse s'explique principalement par une amélioration de la situation économique et la diminution du soutien apporté au secteur financier. En 2011, le déficit budgétaire au niveau du globe diminuera encore, pour avoisiner 5 % du PIB. Environ 90 % des pays devraient enregistrer un déficit plus faible l'an prochain (par rapport à 2010), principalement en raison d'un durcissement de la politique budgétaire. Le rythme prévu pour l'ajustement est dans l'ensemble approprié : il permet à la fois de s'attaquer aux problèmes budgétaires et d'éviter un retrait brutal du soutien à la reprise naissante. Il ressort d'un examen des programmes budgétaires de 25 pays (les pays du G-20 plus la Grèce, l'Irlande, la Lettonie, la Lituanie, le Portugal et l'Espagne) que 90 % d'entre eux ont annoncé qu'ils réduiront progressivement leur déficit à moyen terme, le rythme global de l'ajustement étant dans l'ensemble approprié. Toutefois, de nombreux pays n'ont pas établi de mesures d'ajustement détaillées. Par exemple, aucun de ces programmes n'inclut une réforme globale qui est nécessaire pour limiter les dépenses dans les soins de santé à moyen et à long terme. Des réformes fondamentales des systèmes de protection sociale, par exemple un meilleur ciblage des prestations, manque aussi. Peu de pays se sont engagés explicitement à atteindre un objectif à long terme pour leur ratio d'endettement public, ou, si cet objectif datait d'avant la crise, peu d'entre eux ont indiqué clairement quand ils ont l'intention de l'atteindre, l'objectif ultime de la stratégie budgétaire étant dès lors incertain. Les risques pesant sur les pays avancés, en particulier les pays qui sont déjà mis sous pression par les marchés, restent élevés au vu des chiffres. Il s'agit notamment des problèmes de refinancement de dette souveraine qui pourraient survenir, à court et à moyen terme, à un niveau régional ou mondial, et des ratios d'endettement public qui pourraient se stabiliser, à plus long terme, à des niveaux élevés. Ces risques sont plus faibles, mais non négligeables pour les pays émergents. Les risques liés à l'incertitude macroéconomique sont généralement plus élevés qu'il y a six mois, la possibilité d'un essoufflement de la reprise mondiale étant préoccupante. D'autre part, les risques liés à la qualité des stratégies de sortie ont dans l'ensemble diminué, car les pays ont annoncé leur stratégie ou ont même commencé à en exécuter au moins certains éléments. Le sentiment des marchés mondiaux vis-à-vis des pays émergents s'est amélioré, mais s'est dégradé vis-à-vis des pays avancés qui étaient déjà sous pression en mai 2010.