La disponibilité du riz au niveau des différents marchés du pays est plus que primordiale. A cet effet, l'Observatoire du riz de Madagascar parfait une analyse trimestrielle du marché afin de mieux définir les dispositions à prendre en termes de quantités de riz à importer, d'approvisionnement des zones à prix conjoncturellement élevés et de décider ensemble des mesures à prendre concernant la régulation du marché. Dans sa publication mensuelle "Horizon", l'Observatoire du riz de Madagascar offre une analyse des tendances des marchés mondiaux et nationaux du riz durant le mois de septembre jusqu'au début du mois de novembre. Le marché national est marqué par la hausse du prix moyen du riz, avec un rythme assez soutenu de 2% par semaine depuis le mois de septembre jusqu'à mi-octobre. Ce qui n'est pas négligeable. Aussi, des experts internationaux alarmés face à l'augmentation rapide de la demande face à des rendements insuffisants ont indiqué hier à Hanoï que des actions urgentes sont nécessaires pour prévenir une pénurie de riz dans le monde dans les années à venir. "Nous devons agir maintenant, pas la semaine prochaine, pas le mois prochain, pas l'année prochaine, mais aujourd'hui", a déclaré Kanayo Nwanze, président du Fonds international des Nations unies pour le Développement agricole. Le riz est l'aliment de base de plus de trois milliards de personnes, soit environ la moitié de la population mondiale. Son poids économique est immense: dans les zones de production asiatiques où vivent 560 millions de personnes avec moins de 1,25 dollar par jour "La demande prévue de riz dépassera la production à proche ou moyen terme, à moins que quelque chose soit fait pour renverser les tendances actuelles", a estimé Robert Zeigler de l'Institut international de recherche sur le riz (IRRI). Parmi ces tendances figurent notamment une "faible croissance de la productivité et une gestion inefficace (...) des ressources naturelles", a-t-il ajouté. Le Vietnam lui même, deuxième exportateur mondial de riz derrière la Thaïlande, fait face à de sérieux défis dont sa croissance démographique et de fréquentes catastrophes naturelles qui, à chaque fois, portent atteinte aux récoltes. "Assurer la sécurité alimentaire n'est seulement pas une activité économique ou humanitaire", mais "elle contribue activement à la stabilité sociale et politique nationale, et mondiale", a affirmé le Premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung. Selon Cao Duc Phat, ministre vietnamien de l'Agriculture et un des organisateurs, l'objectif de la conférence est de "nourrir une population mondiale en forte croissance" qui pourrait atteindre les neuf milliards d'individus en 2050. L'IRRI estime que des investissements annuels de 120 milliards de dollars (85 milliards d'euros) en Asie entre 2010 et 2030 pourraient accroître la productivité du riz de 8,5% et ainsi réduire le taux de pauvreté de la région de 15%.