Les envois de fonds des travailleurs émigrés devraient atteindre 325 milliards de dollars d'ici à la fin de l'année, contre 307 milliards de dollars en 2009. Ces chiffres concernent les pays en développement durant la crise mondiale. C'est ce qu'a révélé le Recueil des statistiques de 2011 de la Banque mondiale sur les migrations et les envois de fonds (Migration and Remittances Factbook 2011). S'agissant des envois de fonds à travers tous les pays, ils devraient atteindre les 440 milliards de dollars d'ici à la fin de l'année. Selon le rapport, les envois de fonds vers les pays en développement observeront une augmentation pour les deux ans à venir en dépassant les 370 milliards de dollars. Hans Timmer, Directeur du Groupe des perspectives de développement de la Banque mondiale, a déclaré que "les envois de fonds constituent un apport financier crucial qui accroît directement les revenus des familles de migrants", en ajoutant que "ces envois entraînent une augmentation des investissements dans la santé, l'éducation et les petites entreprises. Grâce à un meilleur suivi de l'évolution des migrations et des envois de fonds, les responsables de l'action publique peuvent agir en connaissance de cause pour protéger ces entrées massives de capitaux dont le montant est trois fois supérieur à celui de l'aide publique et démultiplier leur impact".Les statistiques ont recensé, pour cette année, l'Inde, la Chine, le Mexique, les Philippines et la France comme les pays les plus bénéficiaires de ces envois, par contre les États-Unis, l'Arabie Saoudite, la Suisse, la Russie et l'Allemagne composent les principaux pays originaire de ces envois ; pour 2009. Pour les petits pays ces envois représentent presque 25 % de leur PIB. En terme de régions, l'Amérique latine et Caraïbes, Moyen-Orient et Afrique du Nord, et Afrique subsaharienne et les régions d'Europe et Asie centrale ont observé une régression pour 2009, par contre l'Asie du Sud a marqué une augmentation constante, tandis que les envois de fonds vers la région Asie de l'est et Pacifique ont enregistré une légère progression. Pour le chef de l'unité Migrations et envois de fonds à la Banque mondiale, M. Dilip Ratha, ces envois ont constitué, en 2008 et 2009, "un filet de sécurité pour les pays pauvres, confrontés à l'effondrement des flux de capitaux privés provoqué par la crise". "Cependant, le niveau élevé du chômage pousse de nombreux pays d'accueil à durcir leurs quotas d'immigration, ce qui ralentira probablement la croissance des transferts de fonds. Par ailleurs, les variations de change pourraient avoir des effets imprévisibles sur ces flux", ajoute M. Ratha. Dans le cadre de la circulation et le transfert de ces fonds, il est noté dans le document de la Banque mondiale que ce cadre est soumis à des risques liés aux changements des structures et la réglementation de lutte contre le crime financier ainsi que sa mobilité, engendré pratiquement par la crise financière. Dans ce sens, M. Ratha juge qu'il est utile "de réexaminer la réglementation des envois de fonds par téléphone mobile et d'atténuer les risques opérationnels". Selon le rapport, les États-Unis, la Russie, l'Allemagne, l'Arabie Saoudite et le Canada arrivent au premier rang des pays de destination préférés des migrants pour 2011. En pourcentage de la population, les premiers pays d'immigration sont le Qatar (87 %), Monaco (72 %), les Émirats arabes unis (70 %), le Koweït (69 %) et Andorre (64 %). La frontière entre le Mexique et les États-Unis devrait être le plus important couloir migratoire du monde cette année. Viennent ensuite les couloirs Russie-Ukraine, Ukraine-Russie et Bangladesh-Inde.